A Bourg d’Oisans (Isère), le cirque de Saint-Antoine pose problème depuis toujours : l’année 1998 a été à nouveau marquée par des éboulements de grande ampleur et la formation de laves torrentielles.

Le cirque de Saint-Antoine, situé à l’ouest de l’agglomération de Bourg d’Oisans, est composé d’une falaise (le Prégentil) qui domine une surface en pente entaillée par le lit du torrent de Saint-Antoine. L’écoulement de ce cours d’eau est intermittent : il s’opère uniquement suite à des précipitations, ou au printemps lorsque la neige fond. Le lit du torrent est encombré de blocs rocheux de tailles variables qui se sont décrochés de la paroi qui les domine, car l’évolution naturelle de la falaise du Prégentil se fait sous forme d’éboulements. Les évènements les plus importants recensés depuis le 17e siècle ont mobilisé des quantités considérables de matériaux rocheux.

L’année 1998 a été marquée par deux importantes séries d’éboulements (en janvier et en juin) cumulant un volume total de 300 000 m³ de matériaux. Ces phénomènes ont permis une prise de conscience générale de l’existence d’un risque, puisque la partie inférieure du cirque de Saint-Antoine est urbanisée et compte, outre une quarantaine d’habitations, une crèche et deux établissements scolaires. Suite aux évènements de 1998, le dispositif de protection déjà en place a été modifié et complété, de manière à protéger les enjeux matériels et humains des arrivées de blocs, des coulées de boue dévastatrices ainsi que d’avalanches ; l’information préventive a été développée notamment pour prendre en compte les nuages de poussière capables de générer un effet de panique au sein de la population. Afin de minimiser les risques, les aménagements de protection ont été largement dimensionnés et le site est régulièrement suivi, dans le but de permettre une bonne réactivité en cas de situation de crise.

Grâce à ces mesures, les risques ont aujourd’hui quasiment disparu au moins à court ou moyen terme. Mais une certaine vigilance reste de mise pour pouvoir parer à toute situation exceptionnelle. Par ailleurs, la possibilité de survenance à plus long terme d’évènements pouvant dépasser la protection en place est prise en compte dans l’aménagement et l’urbanisme (non densification à proximité, accroissement modéré de l’urbanisation plus à l’aval, non développement des ERP). Ainsi, par mesure de précaution, le collège des Six Vallées, actuellement situé à quelques mètres en aval du lit du torrent, sera ainsi déplacé dans la plaine dans les années à venir. Cette décision soulève d’ailleurs une question, caractéristique des territoires de montagne : comment gérer l’aménagement de l’espace sur une commune où le risque est omniprésent ? Car les éboulements n’affectent pas uniquement la falaise du Prégentil, mais bien tous les bas de versant, tandis que la plaine est soumise à des risques d’inondation.
 






 
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