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| Les scénarios d’éboulement |
Plusieurs scénarios ont été envisagés depuis le début des études. La connaissance du site s’est affinée au fil des ans grâce à la multiplication des relevés et la modernisation du dispositif de suivi du site. Les prévisions présentées ici correspondent aux dernières conclusions, présentées en janvier 2010.
Qui mène les études d’évolution du site ?
Les scénarios probables d’éboulement sont étudiés par le Collège d’experts pour les Ruines de Séchilienne, présidé par Marc Panet. Créé en 2000, il est composé de spécialistes en sols, roches, mouvements gravitaires et hydraulique, ainsi que de représentants des services de l’Etat jouant un rôle dans l’étude et la prévention du risque Séchilienne.
Le Collège d’experts présente régulièrement ses conclusions dans une note trimestrielle sur l’évolution du versant et produit chaque année un rapport sur des données annuelles d’auscultation du site réalisées par le CETE (Centre d’Etudes Techniques) de Lyon.
Voir la rubrique « La surveillance et le suivi du site » |
L’éboulement à court terme
Dans les 10 prochaines années, l’événement à redouter est l’éboulement de la zone frontale (3 millions de m³) qui, malgré l’extension des instabilités vers l’ouest, demeure bien individualisée.
Etant donné la déstructuration progressive du massif observée actuellement, et d’après les résultats d’une analyse particulière du champ des déplacements mesurés sur le secteur central par le CETE Lyon, les experts estiment que les différents compartiments devraient basculer les uns après les autres (on parlerait alors d’« éboulement polyphasé») : on devrait ainsi assister à une succession d’éboulements de quelques dizaines à quelques centaines de milliers de m³ de rochers, à l’image de l’événement du 26 novembre 2006, et non au décrochement soudain de l’ensemble de la zone frontale. L'intervalle de temps entre les éboulements successifs (une heure, un mois, une année...) ne peut cependant être prévu.
Pourquoi l’hypothèse d’un éboulement polyphasé est-elle privilégiée ?
Il apparaît hautement improbable que les Ruines ne s’écroulent en une seule fois car :
- la zone frontale est très désorganisée : des fractures s'ouvrent de façon spectaculaire au sein de la masse comme sur ses bords et des petites chutes de blocs se produisent régulièrement,
- il n’existe pas de plans de rupture ayant une grande persistance et permettant le développement d'un mécanisme de glissement plan ou en dièdre,
- les déformations et déplacements mesurés sur la zone frontale sont très hétérogènes.
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L’éboulement à long terme
Si les prévisions à court terme se sont affinées, l’évolution du site à plus long terme demeure très incertaine. Les scénarios impliquant des volumes de plusieurs dizaines de millions de mètres cubes paraissent peu probables. Les experts envisagent davantage la poursuite de la déstructuration progressive du massif vers l’ouest, mais aucune hypothèse ne peut être avancée avec précision à ce jour.
Remarque :
Si les outils de modélisation de la trajectoire des chutes de blocs et des petits éboulements existent et sont couramment utilisés, la propagation des grands éboulements rocheux, dont les volumes vont de quelques centaines de milliers de mètres cubes à plusieurs milliards de mètres cubes, constitue un domaine beaucoup plus mal connu. Aucun modèle existant n'a été encore véritablement validé. La prévision de l'étalement d'un éboulement majeur reste un art très difficile ; c'est pourquoi il est apparu nécessaire au collège d’expert d'utiliser et de comparer plusieurs approches pour parvenir aux conclusions formulées ci-dessus. Deux méthodes d'évaluation ont été employées, dont les résultats ont été présentés dans plusieurs rapports :
- modélisation de la propagation, par Rochet & Rochet : rapports de novembre 2001 et de décembre 2003
- modélisation par épandage, par le CETE-Méditerranée : rapport d’octobre 2003 + annexes 1, 2, 3.
De plus, une note de synthèse bibliographique (rapport CETE de Lyon de novembre 2003) a permis de situer le cas de Séchilienne parmi les éboulements de grande ampleur survenus dans le passé et de proposer des évaluations empiriques de la propagation. |
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