Une vigilance indispensable


Compte-tenu de la capacité du lit du torrent de Saint-Antoine à évoluer rapidement (changement de morphologie et de trajectoire), les aménagements de protection ne peuvent suffire à assurer la sécurité des Bourcats résidant sur le cône de déjection. Les mesures complémentaires consistent :

- à assurer une certaine stabilité du tracé du lit du torrent et de sa pente (pour éviter la formation de laves torrentielles)

- à prévoir d’éventuels éboulements


Le suivi et l’entretien du lit du torrent

L’opération permettant de lutter contre les risques de débordements torrentiels consiste à curer le lit pour en déblayer les matériaux qui contribuent à le rehausser (Photo 19). Le cône de déjection étant la propriété de la commune, le curage est sous la responsabilité du maire avec le concours du service RTM, le technicien de Bourg d’Oisans étant chargé par celle-ci de proposer, si nécessaire après une crue, l’intervention d’une entreprise spécialisée puis de suivre la réalisation des travaux (et notamment le respect des côtes de curage afin de maintenir la pleine fonctionnalité des ouvrages).

La décision de curer le chenal du Saint-Antoine (de même que celui du torrent des Alberts en pied de versant) et la plage de dépôt des Alberts est prise lorsque le lit du torrent est encombré d’importants volumes de matériaux, surtout lorsqu’ils rehaussent le lit dans le secteur où se trouve la partie amont de la digue de protection. Un autre secteur important est celui de la plage de régulation de la Morlière, car son comblement empêcherait les eaux de s’évacuer dans la Rive, et pourrait amener l’écoulement à sortir de son lit à proximité de la route départementale ou à trop faire remonter la nappe au niveau des habitations proches. Il s’en est d’ailleurs fallu de peu que ce phénomène se produise en juin 1998, lorsqu’une lave torrentielle a entièrement rempli le lit du torrent, atteignant le haut des berges.


Le suivi de la falaise

La décision de suivre le site a été prise à la suite des éboulements de juin 1998, dans le but de détecter les parties de falaise éventuellement en mouvement et de se préparer dans la mesure du possible à faire face à la gestion de crise correspondante, le moment venu : à titre d’exemple, il était important de savoir si le grand gendarme situé au Nord de la zone éboulée en 1998 était en déplacement ou non car cette écaille à pendage rentrant contribue en quelque sorte au maintien de la stabilité de compartiments situés plus vers l’intérieur et pouvant alors, compte tenu de leur pendage sortant et après disparition de la butée aval, glisser banc sur banc (comme cela s’est produit à maintes reprises depuis le premier éboulement du 22 janvier 1998). Ce travail est effectué par le bureau d’étude SINTEGRA, et financé par l’Etat par le biais des crédits RTM (car la partie supérieure du cirque de Saint-Antoine est propriété de l’Etat). Le dispositif de surveillance, installé en octobre 1998, comptait à l’origine :

- 16 points de repère sur la falaise (ceux qui sont auscultés) : 1 tache de peinture et 15 prismes réflecteurs scellés dans la roche et protégés des chutes de pierre par une plaque métallique (trois des points, implantés dans le compartiment rocheux qui s’est éboulé en 1999, ont disparu lors de l’évènement) ;

- 3 points de référence sur la falaise, correspondant à des prismes réflecteurs amovibles ;

- 3 points d’appui extérieur en laiton, répartis dans la commune à des endroits peu susceptibles de bouger dans le temps (deux affleurements rocheux relativement stables et un pont) ;

- 1 station d’observation disposée sur un pilier en béton armé, située en aval du merlon pare-blocs.

Les points de référence placés sur la falaise et à l’extérieur du site servent de points de repère pour caler les appareils de mesure avant chaque relevé. L’opération consiste à mesurer, pour chacun des points de repère de la falaise encore utilisables, la distance qui les sépare de l’appareil de mesure d’une part, et leur altitude d’autre part. Ces relevés sont réalisés grâce à un théodolite (instrument mesurant des angles pour effectuer des calculs de triangulation), tandis que la position des points (coordonnées géographiques) est déterminée par GPS. Par mesure de précaution, chaque relevé est effectué plusieurs fois au cours d’une même mission.

Le principe du suivi consiste à comparer les résultats obtenus, afin d’apprécier les différences de coordonnées pour chaque point entre les différentes opérations. Cela permet de déterminer si la falaise bouge et, si oui, de localiser les secteurs en mouvement.

A la fin de l’année 2006, le bilan était rassurant dans la mesure où la falaise ne présentait pas de mouvements significatifs par rapport à la mission d’origine (octobre 1998).

Pour ces raisons, la fréquence des missions de suivi a été réduite : initialement de 4 relevés par an puis de 2 jusqu’en 2006, elle est passée à un par an à partir de 2007.
   
 

 
 


 

 

 

 Photo 19 - Curage de la plage de régulation hydraulique de la Morlière
Photo 19 - Curage de la plage de régulation hydraulique de la Morlière



 

 
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