Moyens d’alerte ou d’information ?


Officiellement, la distinction entre alerte et information repose sur le fait que la première consiste à diffuser un signal et la seconde un message (définitions du ministère de l’Intérieur). Mais, dans les faits, la différenciation n’est pas toujours très nette : un porte-à-porte permettra par exemple de signaler aux habitants l’imminence d’un danger et donc, en un sens, constitue un moyen d’alerte, malgré l’absence d’un quelconque signal.

 

Afin d’en tenir compte, il a été décidé ici de distinguer moyens d’alerte et d’information en considérant les critères suivants :

  • le caractère davantage intrusif des moyens d’alerte ;
  • leur plus grande portée (forte proportion de personnes impactées) ;
  • leur rapidité de diffusion, compte tenu de l’urgence inhérente aux situations donnant lieu à une alerte.

Un dispositif d’alerte doit ainsi permettre de capter le plus rapidement possible l’attention d’une importante part de la population, que ce soit en faisant retentir un signal sonore, en diffusant en boucle un message à la radio, en allant frapper à la porte des habitations, etc. L’objectif premier est d’interpeller les personnes pour les avertir d’une situation inhabituelle et de leur faire adopter un comportement réflexe, plus que de leur fournir une information sur la situation en question et la conduite à tenir.

C’est là le rôle des moyens d’information, qui regroupent deux types de dispositifs :

  • ceux consistant à mettre une information à la disposition de la population, qui doit elle-même effectuer la démarche de venir la récupérer (affichage en mairie ou sur le site internet d’une institution, etc.) ;
  • ceux qui permettent de diffuser cette information mais de manière trop limitée pour être considérés comme des moyens d’alerte, car seule une minorité de personnes recevra le message en temps voulus (envoi d’e-mails par exemple).

Un bon exemple pour illustrer cette distinction est la diffusion d’un message grâce aux moyens de communication. Le téléphone étant devenu un outil très répandu et dont les individus disposent en permanence, les appels téléphoniques vers les fixes et mobiles ainsi que l’envoi de SMS sont de nos jours considérés comme des vecteurs d’alerte. Ce n’est pas le cas en revanche de la diffusion de courriers électroniques, les conditions pour que les personnes puissent les consulter rapidement étant trop nombreuses : détenir un compte de messagerie électronique, disposer d’un ordinateur et d’une connexion à Internet au moment de l’alerte, consulter sa boîte de réception au moment voulu, etc. La diffusion de courriers électroniques n’est donc pas considérée comme un moyen d’alerte.

Cet exemple fait ressortir le caractère subjectif et évolutif des critères permettant de déterminer si le taux de couverture d’un système est suffisant pour en faire un vecteur d’alerte. Il est possible qu’à l’avenir la généralisation des smartphones permettant à tout moment de recevoir ses courriers électroniques soit telle que leur envoi en masse devienne un moyen d’alerte à part entière.

Si la limite entre alerte et information peut parfois rester floue, l’essentiel est de garder à l’esprit qu’en cas de danger pour la population, tous les moyens doivent être mis en œuvre pour que le plus grand nombre de personnes soit averti au plus vite de la situation et de la conduite à tenir.

   
 

 
 


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