En amont, l’indispensable sensibilisation de la population


La capacité de la population à comprendre un signal d’alerte, sa réactivité et la pertinence de son comportement au regard de la situation vont essentiellement dépendre de la sensibilisation menée en amont. Ainsi l’information préventive du public quant aux risques existants, aux moyens d’alerte et aux conduites à tenir en cas d’évènement est une condition indispensable pour assurer une alerte efficace.

 

Sur quels aspects doit porter la sensibilisation ?

Pour que la population réagisse de la manière attendue en cas d’alerte, elle doit au préalable avoir un certain nombre de connaissances, afin notamment :

  • de reconnaître un signal d’alerte et connaître le comportement réflexe à adopter

Par exemple, les populations implantées en aval de grands barrages doivent savoir que si la sirène de type corne de brune retentit, elle doit évacuer immédiatement.

Cet aspect concerne les moyens d’alerte (et non d’alerte et d’information), dans la mesure où ils ne permettent pas de diffuser de message : le fait d’associer un type de signal à un type de consigne est donc particulièrement pertinent. C’est pourquoi il est conseillé dans les établissements scolaires, dans le cadre des Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS), de créer en interne un signal sonore spécifique pour la mise à l’abri différent de la sonnerie incendie, bien assimilée comme signal d’évacuation.

  • de comprendre les messages associés à l’alerte

En phase d’urgence, ces messages sont courts (consignes de sécurité uniquement par exemple) et ne laissent pas de place pour les explications : pour éviter toute interrogation et ambiguïté quant à la conduite à tenir, la population doit pouvoir comprendre pourquoi ces directives lui sont données,  savoir comment les mettre en œuvre, etc.

  • d’être capable d’appliquer rapidement les consignes

Un confinement, par exemple, s’improvise difficilement dans l’urgence : il est préférable que les personnes sachent dans quelle pièce de leur habitation se rendre, où trouver une radio et des piles de rechange, etc. Dans le cas inverse d’une évacuation, les habitants doivent savoir où se rendre (lieu de regroupement dont ils dépendent en vue d’être pris en charge grâce aux moyens de transport mobilisés par les autorités, centres d’accueil sur des communes voisines, etc.) et par quels moyens (à pied, avec leur véhicule personnel, en transports en commun, etc.).

  • de savoir que les consignes peuvent évoluer au cours d’un même évènement

Lors d’un accident lié au transport de matières dangereuses par exemple, il pourra dans un premier temps être demandé aux riverains de se mettre à l’abri dans un bâtiment le temps que les sapeurs-pompiers colmatent la fuite afin d’éviter toute inhalation de produits toxiques, puis d’évacuer lorsque les équipes spécialisées procèderont au transfert des produits en raison du risque d’explosion au cours de cette opération délicate.

Informer la population sur ces possibles évolutions des consignes de sécurité a deux objectifs : faire en sorte qu’elle continue d’être réceptive aux informations transmises par les autorités tout au long de l’évènement, mais aussi qu’elle ne perçoive pas le changement de consigne comme contradictoire (ce qui pourrait avoir comme effet un non-respect de ces directives).

  • de savoir comment se tenir informée de l’évolution de la situation et des conduites à tenir

La population doit connaître les vecteurs de diffusion des informations officielles : station(s) de radio et fréquence(s) associée(s), sites Internet des institutions, page de la mairie sur un réseau social, etc.

 

Comment informer efficacement ?

La sensibilisation relève du domaine de l’Information Préventive des Populations (IPP), qui est un devoir notamment du préfet et du maire régi par un cadre juridique. Mais force est de constater qu’il est très difficile, par le seul biais des actions réglementaires, de capter l’attention du grand public pour lui faire assimiler des informations pourtant essentielles pour assurer sa propre sécurité.

Le DICRIM (Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs) illustre bien ce constat : cet outil rendu obligatoire pour de nombreuses municipalités se généralise de plus en plus sur l’ensemble du territoire national, mais demeure très mal connu de la population.

Au-delà des obligations réglementaires, il est donc nécessaire pour les collectivités de redoubler d’imagination afin de développer des actions visant à responsabiliser le grand public et des supports d’information attractifs qui s’intègrent dans une véritable stratégie de communication sur les risques majeurs.

Voici quelques exemples de bonnes pratiques en matière d’information préventive (non exhaustif) :

  • diversifier les moyens et supports d’information afin d’atteindre un maximum de personnes (réunions publiques, expositions, films, sites Internet, journées à thème, jeux et activités en milieu scolaire, etc.),
  • pérenniser cette communication, en renouvelant régulièrement les campagnes d’information ou, mieux encore, en l’intégrant aux actions courantes de la collectivité,
  • agir auprès de tous les publics (enfants, personnes âgées, nouveaux habitants, personnes travaillant sur la commune, population touristique, etc.), avec des actions ciblées.
   
 

 
 


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