SAIP : l’alerte de demain


Porté par le ministère de l’Intérieur, le projet SAIP (Système d’Alerte et d’Information des Populations) a pour objet de doter la France d’un « réseau d’alerte performant et résistant, en refondant le système actuel centré autour du [Réseau National d’Alerte] ». Débuté en 2009, le projet devrait aboutir à l’horizon 2017.

 

Pourquoi ce projet ?

Trois constats sont à l’origine de cette volonté de refondre, compléter et améliorer le dispositif français d’alerte à la population :

  • le Réseau National d’Alerte (RNA) mis en place dans les années 1950 est aujourd’hui obsolète, de nombreuses installations étant devenues hors d’usage faute d’entretien ;
  • certaines sirènes industrielles (sirènes des sites Seveso seuil haut) ne peuvent être activées que par les exploitants et non par les autorités chargées de la direction des opérations de secours (maire et préfet) dont l’alerte est une des responsabilités ;
  • les communes françaises étant très inégalement équipées en moyens d’alerte, il existe un certain nombre de zones blanches (secteurs en dehors des périmètres de couverture des systèmes d’alerte).

Le projet SAIP (Système d’Alerte et d’Information des Populations) vise à remédier à ces faiblesses dans le dispositif d’alerte au niveau national. Cette optimisation de l’alerte a par ailleurs pour vocation de mieux prévenir la population face à toutes les situations à risque : phénomènes naturels, accidents technologiques, risques sanitaires, mais aussi menaces terroristes ou militaires.

 

Le principe du SAIP

L’amélioration du taux de couverture des systèmes d’alerte et d’information repose sur :

  • une mise en réseau de l’ensemble des sirènes existantes (RNA, sirènes communales, puis sirènes PPI) et un renforcement de ce dispositif par d’autres moyens d’alerte et d’information (médias nationaux et locaux, automates d’appel, etc.), l’ensemble des systèmes pouvant, par ailleurs, être activés concomitamment au besoin ;
  • une organisation spatiale des moyens basée sur une logique de bassins de risque et bassins d’alerte, visant à positionner les moyens d’alerte de la manière la plus pertinente au regard des circonstances locales (urbanisme, bruit ambiant, etc.) afin d’atteindre un maximum de personnes ;
  • le déclenchement de l’alerte sur décision du maire, du préfet ou du premier ministre.

La volonté de moderniser le système d’alerte français est par ailleurs l’occasion d’étudier les possibilités offertes par les nouvelles technologies. La plus innovante est la diffusion cellulaire (ou cell broadcast) : cette technique consiste à diffuser un SMS à l’ensemble des téléphones portables situé dans un secteur déterminé. Son utilisation dans le cadre de l’alerte des populations permettrait de diffuser un message à toutes les personnes munies d’un téléphone cellulaire dès lors qu'elles se situent dans la zone concernée par l'alerte (peu importe la commune sur laquelle elles se trouvent et qu'il s'agisse de leur lieu de résidence, de travail, de vacances, etc.) et sans qu’elles n’aient à s’enregistrer au préalable dans un annuaire d’alerte. Ce projet innovant n’en est qu’au stade de réflexion, le cadre juridique (notamment) n’autorisant actuellement pas le développement d’un tel système.

 

Recensement des moyens d’alerte et d’information

Le recensement des moyens d’alerte et d’information existants est effectué par département, sous la responsabilité du SIDPC (Service Interministériel de Défense et de Protection Civile de la préfecture) qui renseigne dans un premier temps les moyens d’alerte dont il a connaissance, puis sollicite le SDIS (Service Départemental d’Incendie et de Secours), les communes, les industriels et certains sites militaires à risque. L’objectif, à terme, est de cartographier ces moyens d’alerte et d’information.

Ce recensement porte uniquement sur les moyens fixes, à savoir :

  • les sirènes (RNA ou non : propriété de l’Etat, des SDIS, des collectivités et des établissements SEVESO) implantées à l’extérieur des bâtiments et destinées à donner l’alerte aux populations ;
  • les automates d’appel (propriété de l’Etat, d’exploitants privés ou de collectivités) permettant d’alerter la population et/ou les administrations par téléphone, SMS, fax, courriel ;
  • les panneaux à messages variables (PMV) fixes en agglomération (sauf gares).

 

 

Avancement du projet

Actuellement, le projet en est au stade du développement du logiciel qui permettra le déclenchement à distance de l'alerte et de la diffusion de l'information.

La rénovation du système et le déploiement du dispositif (raccordement des sirènes à l’application de déclenchement à distance) devraient s'effectuer progressivement à partir du second semestre 2013.


   
 

 
 


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