L’urbanisme face aux risques


Le contrôle de l’urbanisation permet de réduire l’exposition des biens et des personnes face aux risques. La première mesure prise dans ce sens a été l’expropriation du hameau de l’Ile Falcon, situé immédiatement à l’aval des Ruines de Séchilienne.

A l’échelle de la vallée, la réglementation de l’urbanisation est basée sur le risque général d’inondation par la Romanche mais intègre également le sur-débit théorique qui résulterait de la rupture d’un barrage constitué par un éboulement de grande ampleur.


L’expropriation du hameau de l’Ile Falcon

La « loi Barnier » relative au renforcement de la protection de l’environnement, votée en 1995, introduit la possibilité pour l'Etat d'exproprier des habitations exposées à un risque naturel majeur, lorsque les moyens de sauvegarde et de protection des populations s'avèrent plus coûteux que les indemnités d'expropriation.

Cette procédure a été appliquée en 1997 sur le territoire de l’Ile de Falcon (115 hectares). Ce hameau de la commune de Saint-Barthélémy-de-Séchilienne comptait 94 maisons et équipements publics (une école, une papeterie Rhodia en cessation d’activité et une centrale EDF automatisée) : l’expropriation impliquait au total plus de 300 personnes. Début 2011, 3 foyers de l’Ile Falcon sont encore occupés.

Une fois abandonné, ce secteur fera l’objet d’un réaménagement dans le cadre du projet Moyenne et Basse Romanche mené par le SYMBHI (Voir la rubrique « Les parades techniques »)


La réglementation de l’urbanisation dans la vallée de la Romanche

De même que les scénarios d’éboulements, les zonages du risque ont évolué au cours du temps : l’urbanisation est aujourd’hui réglementée par le Plan de Prévention du Risque d’inondation (PPRI) Romanche aval dont la prescription du 24 février 2011 est venue abroger l’arrêté de prescription initial de 2005.

Les premières mesures


Le préfet de l’Isère a commencé fin 2003 à suspendre provisoirement l’octroi de certains permis de construire, en référence à l’article R.111-2 du code de l’urbanisme, en considérant le risque hydraulique dans l'hypothèse d’un éboulement de 25 millions de m³, correspondant au scénario de moyen/long terme (hypothèse alors retenue à titre provisoire dans l’attente du rapport Panet II et des études hydrauliques tenant compte du scénario d’éboulement à court terme).

Les conclusions du rapport Panet II ont amené à réexaminer ce premier zonage du risque, en considérant cette fois les conséquences hydrauliques d'un éboulement de 5 à 6 millions de m³. La situation à prendre en compte a été étudiée, commune par commune, entre les maires concernés et les services de l'Etat.

Il s’agissait là aussi de mesures provisoires, en attendant les études hydrauliques considérant le risque pour un scénario d’éboulement de 3 millions de m³ monophasé, conjugué à une crue centennale de la Romanche. C’est sur cette dernière hypothèse qu’allait dans un premier temps être basé le PPRI Romanche aval.

Le PPRI Romanche aval prescrit en 2005


Le risque était initialement évalué en considérant :
  • une crue centennale de la Romanche comparable à la crue historique de 1968, soit un débit de 880 m³/s ;
  • un sur-débit créé par l’écoulement de 200 000 m³ d’eau, après rupture du barrage formé par un éboulement des Ruines de 3 millions de m³ ;
  • une vague formée par un deuxième éboulement de 40 000 m³ dans le lac, avant rupture du premier éboulement ;
  • le débordement du Drac en rive droite, au niveau de la confluence avec la Romanche, sur la base de la crue de référence, soit 1850 m³/s ;
  • 3 cas de rupture de digue sur la Romanche : en aval du pont de Saint-Pierre-de-Mésage en rive droite, au lieu-dit "La Touche" à Notre-Dame-de-Mésage en rive gauche, et sur l'extrême aval de Vizille en rive droite ;
  • La position envisagée pour ces brèches n'était pas forcément la plus probable mais la plus pénalisante : le plus en amont possible, impactant ainsi le maximum de terrains.

Dans ces conditions, les modèles mathématiques prévoyaient que l’inondation affecterait, de manière plus ou moins importante (en matière de hauteurs d’eau et de vitesses d’écoulement), les huit communes suivantes :
  • Saint-Barthélémy de Séchilienne
  • Séchilienne
  • Vizille
  • Saint-Pierre-de-Mésage
  • Notre-Dame-de-Mésage
  • Montchaboud
  • Jarrie
  • Champ-sur-Drac

Evolution du PPRI après réévaluation du risque


Un nouveau modèle d’inondation a été établi en considérant un éboulement de 3 millions de m³ avec constitution d’un barrage à la cote 336 (6 m de haut), cédant sous la pression des eaux de la Romanche en crue centennale (débit estimé à 548 m³/s), avec propagation des eaux selon trois scénarios :
  • l’absence de brèche dans les digues,
  • la formation d’une brèche au Péage-de-Vizille (commune de Vizille), en rive droite, en aval du hameau du Pont,
  • la formation d’une brèche à Notre-Dame-de-Mésage, en rive droite, juste en amont de l’ancienne usine Saint-Jospeh.

L’aléa de référence retenu pour la révision du PPRI correspond à la combinaison de ces 3 scénarios.


Réévaluation du risque : quels changements pour le PPRI ?

A Vizille :
  • au Péage-de-Vizille, les eaux débordantes ne retournent pas dans le canal EDF car leur niveau y est nettement inférieur,
  • les débordements le long de l’enceinte du parc du Château sont infimes,
  • il n’y a plus d’inondation dans le secteur du Château et au lieu-dit « les Atlas » (plus à l’est), donc seule la rive gauche du canal du Martinet est inondée, en aval du Château,
  • il n’y a plus de surverse sur la rue Maurice Thorez (RD 5), donc tout un secteur situé à l’est du quartier « les Matons » est finalement hors d’eau.

A Champ-sur-Drac, la cité Navare n’est plus inondée.

A Notre-Dame-de-Mésage, il n’y a plus d’inondation en rive gauche entre les terrains de sport au nord du hameau de la Touche et le pont de la RD 101a (ligne d’eau trop basse pour engendrer une rupture des GBA).

La commune de Jarrie n’est finalement plus inondée.

A Saint-Pierre-de-Mésage, Saint-Barthélémy-de-Séchilienne et Séchilienne, l’aléa inondation est globalement diminué sur la plaine, sans évolution majeure.

   
 

 
 


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