La prévision des crues depuis la catastrophe


La crue de 1859 et l’inondation de la ville de Grenoble ont surpris les autorités et les habitants de l’époque. La hauteur de l’Isère est passée de 4,4 à 5,3 mètres en quelques heures et même l’armée n’a pas eu le temps de mettre à l’abri les poudres des entrepôts, ni les vivres et munitions des soldats. A partir de 1859, la mise en place d’un système permettant la transmission d’informations entre l’amont et l’aval et donc l’annonce des crues et l’alerte des autorités apparaît nécessaire aux yeux de tous.

 

Installation d’échelles limnimétriques :

Les échelles limnimétriques permettent de mesurer la hauteur du cours d’eau en différents points de son cours. Après 1859, les ingénieurs des Ponts et Chaussées des départements de l’Isère et de la Savoie se mobilisent conjointement pour retenir tout au long de l’Isère, les sites qui accueilleront ces échelles. Les premières d’entre elles sont installées entre 1867 et 1872 à La Gache (aux limites de la Savoie), à Montmélian, puis à Pont Royal (en aval de la confluence avec l’Arc). Les études sur l’intérêt de tel ou tel site se poursuivront au cours des années 1870, les ingénieurs cherchant à caler au mieux les rapports entre les maxima observés aux stations amont et les maxima observés à Grenoble.

 

La transmission des informations entre l’amont et l’aval

Les informations sont transmises entre l’amont et l’aval grâce au télégraphe, mis en place par les chemins de fer, et le dispositif fonctionne dès 1875. Les dispositions techniques et les règlements sont affinés au fil des années, intégrant les dernières découvertes en matière de mesure et de transmission de l’information, ainsi que l’expérience administrative acquise sur d’autres cours d’eau français.

 

Le service d’annonce des crues (SAC) de l’Isère

En 1896 est officiellement créé le service hydrométrique et d’annonce des crues de l’Isère. Ce service comprend 2 stations principales et 10 stations secondaires, qui seront compléter par 2 stations d’études hydrométriques et 14 stations météorologiques. Pour accroître la connaissance des conditions de formation des crues, on organise aussi des campagnes de jaugeages, qui permettent de mesurer le débit de l’Isère.

Un règlement général et des règlements particuliers pour les principales stations encadrent l’ensemble du dispositif. Ce système permet à la cité d’organiser un véritable plan de défense calé sur les niveaux d’alerte établis par l’annonce des crues.

 

Le Service de Prévision des Crues (SPC)

Les différents SAC départementaux ont été remplacés en 2005 par le Service de Prévision des Crues (SPC) Alpes du nord qui travaille maintenant à l’échelle du bassin versant. Le SPC ne se contente plus aujourd’hui d’observer ce qui se passe dans la rivière pour réaliser ses prévisions de crues à Grenoble. Il prend en effet en compte les prévisions de précipitations de Météo France pour estimer le risque à 24h00. Il s’agit de la « Vigilance Crue » qui repose sur la production de cartes et de codes couleurs correspondant à différents niveaux de vigilance. L’ensemble de ces informations est accessible sur le site Internet vigicrues :   


http://www.vigicrues.ecologie.gouv.fr/

Un mini doc de 14 mn pour tout savoir ou presque sur la prévision des crues de l'Isère de 1859 à aujourd'hui :

   
 

 
 


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