L’organisation de crise


Un Plan de Secours Spécialisé (PSS) a été mis en place en 2004 pour faire face spécifiquement au risque Séchilienne. Etabli alors que l’on imaginait le pire, il apparaît aujourd’hui basé sur un scénario peu envisageable et fera l’objet d’une mise à jour de manière à l’adapter aux nouvelles hypothèses d’évolutions du massif. Des plans généraux de gestion de crise (non spécifiques à Séchilienne) existent également.

Tous ces documents sont complémentaires et pourraient être activés en parallèle.


Le Plan de Secours Spécialisé (PSS) Séchilienne

Ce plan a pour objectif la mise en sécurité des populations face au risque Séchilienne. Approuvé par le préfet le 8 décembre 2004, il a fait l’objet d’une mise à jour en 2006.

Le plan est basé sur l’ancienne hypothèse de l’éboulement le plus critique (et non le plus probable), à savoir un événement mobilisant 3 millions de m³ de matériaux en une seule fois, combiné à une crue centennale de la Romanche (selon l’ancienne estimation du débit : 880 m³/s).

Pour les différentes zones impactées, les risques considérés sont les suivants :
- zone immédiate (lotissement du Grand Serre à Séchilienne, Ile Falcon et fond de vallée à Saint-Barthélémy-de-Séchilienne) :
  • projection de blocs, nuage de poussière
  • inondation du fond de vallée par retenue d’eau en amont du barrage formé et par divagation de la Romanche et/ou rupture du barrage à l’aval
  • risque de vague en cas de second éboulement dans la retenue
- amont de la zone immédiate (vallée de la Romanche et Oisans) : coupure de la liaison routière avec Grenoble
- aval de la zone immédiate (Vizille, Saint-Pierre-de-Mésage, Notre-Dame-de-Mésage, Jarrie, Champ-sur-Drac) :
  • inondation du fond de vallée
  • atteinte des captages d’eau
  • rupture des liaisons routières avec l’amont et l’Oisans

Le plan prévoit les modalités :
  • d’interdiction d’accès et le contrôle de la zone affectée
  • de mise en sécurité des populations
  • de gestion de la circulation routière
  • de gestion des conséquences d’une éventuelle atteinte des captages d’eau
  • d’information des maires
  • de prise en considération des conséquences d’un isolement partiel ou total de l’Oisans (fait l’objet d’un plan spécifique, le Plan de gestion de l’Oisans)


  • L’activation du plan et le passage aux différents niveaux d’alerte sont décidés par la préfecture. C’est aussi elle qui alerte les maires et les industriels concernés, et qui donne l’ordre d’action à tous les services intervenant dans la gestion de la situation : gendarmerie, sapeurs-pompiers, Direction Départementale des Territoires (DDT), Délégation territoriale de l’Agence Régionale de Santé (ex-DDASS), Association Départementale des RAdiotransmetteurs au service de la SEcurite Civile (ADRASEC) etc.

    Dans le scénario retenu pour le PSS, il est envisagé que quatre établissements industriels puissent être atteints : Arkéma, Cézus et Sogif à Jarrie, ainsi que la papeterie de Vizille. Il reviendrait à leurs responsables, également alertés par la préfecture, de prendre les mesures nécessaires pour la mise en sécurité des installations.


    Les différents niveaux d’alerte

    0 - Pré-alerte : phase hors PSS précédant son activation, elle est décidée si au moins l’un des quatre critères prédéfinis est rempli (critères basés respectivement sur les vitesses de déplacement, le volume d’éboulement, les conditions météorologiques et la survenance de secousses sismiques). Le CETE contacte alors la DDT : il y a concertation et, selon la situation, la DDT informe la préfecture.
    1 - Vigilance renforcée : première phase du PSS, elle est déclenchée sur décision du préfet si l’un des deux critères prédéfinis est rempli (vitesses ou persistance du phénomène). Les experts sont mobilisés : selon leurs avis et l’évolution de la situation, le préfet peut lever le plan ou passer à la phase supérieure.
    2 - Préoccupation sérieuse : phase déclenchée ou levée par le préfet sur avis des experts quant à l’évolution de la situation : accélération des déformations, risque d’éboulement de grand volume, concomitance de critères extérieurs comme une crue de la Romanche ou une vigilance météo orange ou rouge.
    3 - Danger imminent : dernière phase, correspondant la situation la plus critique envisagée, elle est déclenchée selon les mêmes modalités que le niveau précédent.
    A chaque niveau du plan, différentes actions sont préconisées.


    Etant donné son ampleur, le PSS n’est testé que partiellement à chaque exercice. Le dernier en date (26 novembre 2005), qui a associé la population et mobilisé tous les acteurs de la gestion de crise, a permis de tester les procédures d’alerte et d’évacuation du lotissement du Grand-Serre à Séchilienne (31 familles, 92 personnes au total) selon les modalités prévues par le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) de la commune.



    Le Plan de gestion de l'Oisans

    L’objectif de ce plan est de faire face à toute situation de blocage de la RD 1091, lié ou non aux Ruines de Séchilienne.

    Le blocage des routes peut très rapidement soulever de sérieux problèmes de sécurité, de santé publique, d'alimentation, de fonctionnement des services publics et de l'économie toute entière. L’éboulement du 24 janvier 2004 a illustré cette problématique.

    Pour faire face à toute éventualité de blocage des routes, le Plan de gestion de l'Oisans a été élaboré en liaison étroite avec les principaux acteurs concernés, et en tout premier lieu les maires.

    Approuvé le 9 mars 2005, le plan prend notamment en compte les aspects suivants :
    • durée prévisible du blocage,
    • période de l'année (été, hiver, période ou pas de forte affluence touristique),
    • hypothèse de blocage d’autres accès...



    Les Plan Communaux de Sauvegarde (PCS)

    Le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) prévoit l'organisation à mettre en place autour du maire et prépare les outils opérationnels permettant de préserver la sécurité des populations, des biens et la sauvegarde de l’environnement face à un événement de sécurité civile, de toute nature qu’il soit.

    L’élaboration du PCS a été rendue obligatoire pour les sept communes de la zone immédiate (amont et aval), à savoir Séchilienne, Saint-Barthélémy-de-Séchilienne, Vizille, Saint-Pierre-de-Mésage, Notre-Dame-de-Mésage, Jarrie et Champ-sur-Drac. Toutes s’en sont doté et l’activeraient en cas d’événement lié aux Ruines de Séchilienne.

    Le préfet dirigerait ainsi les opérations de secours sur l’ensemble de la zone impactée tandis que les maires prendraient les mesures de sauvegarde appropriées au niveau de leur commune : ouverture de salles permettant le regroupement des populations évacuées, approvisionnement des habitants en eau et nourriture etc.

    Les autres communes susceptibles d’être impactées d’une manière ou d’une autre par les conséquences d’un éboulement à Séchilienne (accident technologique, isolement lié à la coupure d’axes de communication etc.) n’ont pas toutes l’obligation de réaliser un PCS. Certaines d’entre elles s’en sont tout de même munies.
   
 

 
 


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