Les petits barrages : un risque local


Il est certain que si un petit barrage vient à céder, l’étendue des dégâts sera bien moins importante que s’il s’agit d’une grande retenue. Mais localement, les conséquences peuvent être lourdes ! Or les petits ouvrages sont bien moins sûrs car ils souffrent souvent d’un manque de contrôle et d’entretien …

 

Rapport sur l’amélioration de la sécurité des barrages et ouvrages hydrauliques

Ce rapport établi par le député Christian Kert pour l’Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Techniques (OPECST), rendu public en 2008. L’auteur s’est intéressé à la sûreté des ouvrages hydrauliques dans leur ensemble. Son enquête a révélé que les problèmes se portent en particulier sur les petits barrages et les digues.

 

Des risques à ne pas sous-estimer !

En cas de rupture de digue ou de petit barrage, les enjeux menacés sont essentiellement matériels. D’après le Cemagref (Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement), un à deux cas se produisent en moyenne chaque année en France. Les plus grands dégâts sont liés à l’inondation de zones urbanisées.

Si les victimes sont rares, la mise en danger de vies humaines n’est pas à exclure pour autant. Il suffit d’une conjonction de facteurs défavorables, comme la rupture soudaine et en pleine nuit d’un ouvrage situé en amont d’un camping… Circonstance exceptionnelle peut-être, mais n’oublions pas que les catastrophes sont généralement dues à un mauvais concours de circonstances !

20 % des petits et moyens barrages français présenteraient une dangereuse fragilité (d’après le rapport Kert). Aux problèmes de sécurité de ces ouvrages, il faut encore ajouter de nombreuses digues de protection contre les inondations. Aucun chiffre ne peut être avancé avec précision, car il n’existe pas à ce jour d’inventaire de ces ouvrages sur la France entière.

 

            Les causes

Contrairement aux grands barrages, les petits ouvrages hydrauliques ne font pas systématiquement l’objet de contrôles au moment de leur conception, de leur construction ni de leur exploitation. Certains ne sont pas adaptés à leur cadre, et la faiblesse, voire l’absence de suivi, empêchent de déceler d’éventuelles dégradations.

Le problème est avant tout d’ordre financier. Les petits ouvrages sont généralement à la charge des communes qui ne disposent pas des moyens nécessaires à leur entretien (coût direct élevé, nécessité d’employer du personnel qualifié…).

La situation est encore plus difficile lorsqu’il s’agit de propriétaires privés : aux manques de moyens s’ajoute le fait que les propriétaires ne sont même pas toujours au courant de leurs devoirs en matière de sécurité des ouvrages. Les contrôles par les services de police de l’eau sont par ailleurs plus difficiles, notamment dans le cas des digues de protection contre les inondations morcelées en propriétés privées.

 

            Quelle issue au problème ?

Dans son rapport, le député Kert préconise un renforcement de la réglementation en matière de contrôle des petits ouvrages, mais également un investissement direct des préfets et conseils généraux pour soutenir financièrement les propriétaires publics et privés. Il lui semble indispensable de fournir tous les moyens nécessaires à la réfection des ouvrages à risque, sans quoi la seule solution serait de les détruire.

 

   
 

 
 


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