Réduction de l’aléa et de la vulnérabilité


L’augmentation de la population et l’étalement de l’urbanisation des dernières décennies ont conduit à augmenter la vulnérabilité humaine dans les zones à risques. Pour réduire cette vulnérabilité et protéger la population il est nécessaire de limiter les conséquences négatives que peuvent avoir les aléas sur la société.

Les acteurs impliqués ainsi que les financements dans les projets de protection et de réduction de la vulnérabilité varient selon le projet. L’Etat, à travers les DDT et les services RTM dans le cas des projets en montagne, se charge des démarches et du financement dans les cas des Déclarations d’Intérêt Général (DIG). Ce sont des projets qui ont un caractère d’utilité publique, généralement prescrit dans une étude, un rapport ou un document règlementaire.

Par exemple, les travaux d’aménagement et d’équipement dans les secteurs où le risque de feu de forêt est important, peut être considéré comme d’utilité publique. Dans ces cas, des plans départementaux ou régionaux (PDPFI, PRPFI) sont établis par le préfet pour la protection des forêts contre les incendies. De tels plans ont été établis pour les départements de l’Ardèche et de la Drôme. Depuis 2003, l’Isère est aussi considéré comme un département à risque d’incendie forestier et doit aussi élaborer un tel plan départemental.

Les travaux de protection peuvent aussi être pris en charge par les collectivités territoriales. Ils sont souvent réalisés sous maîtrise d’ouvrage communale avec la contribution financière des Conseils Régionaux, des Conseils Généraux et de l’Etat. Il est à noter que les Conseils Généraux s’occupent déjà de la protection des routes départementales (installation des filets pare-blocs, etc.). Il existe aussi des particularités locales comme en Savoie où un Fonds Risques et Erosions Exceptionnels (FREE) a été mis en place par le Conseil Général. Il permet une aide départementale pour les travaux de protection nécessaires à la lutte contre les phénomènes naturels en territoire de montagne.

Lorsque les travaux à réaliser sont importants et concernent un territoire étendu (pour le risque d’inondation en général), des syndicats mixtes sont souvent créés. Ces structures regroupent des communes, des intercommunalités, des départements, des régions, etc. et permettent donc la réalisation de travaux à l'échelle du "bassin de risque". A titre d’exemple, en Isère, le Syndicat Mixte des bassins hydrauliques de l'Isère (SYMBHI), regroupe le Conseil Général de l'Isère, la Communauté de Communes du Grésivaudan, le Syndicat d'Assainissement du Canton de l'Oisans, et la Communauté de Communes du Sud Grenoblois. Son objectif est la réalisation d’études et de travaux de protection contre les crues de l’l'Isère, du Drac, et de la Romanche avec un financement conjoint des communes, du Conseil Général de l'Isère et de l’Etat.

Les mesures de protection et de réduction de la vulnérabilité peuvent aussi être individuelles, chaque citoyen pouvant contribuer à sa propre sécurité : pose de batardeaux aux portes pour empêcher l’eau d’entrer dans l’habitation, débroussaillage régulier autour de la maison pour diminuer les risques liés aux feux de forêts, mesures de renforcement du bâti, réalisation de son plan familial de mise en sûreté, etc. Les travaux d’amélioration de l’habitat (individuel ou collectif), dans le cadre des mesures prescrits par un PPRN sur les bâtiments existants, peuvent être subventionnés au titre du Fond de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FRRNM).  S’il s’agit des travaux de protection contre le risque industriel, prescrits dans le cadre d’un PPRT, ils sont à la charge du propriétaire. Actuellement (février 2011) ces propriétaires peuvent bénéficier d’un crédit d’impôt de 30% sur ces travaux.

En dehors des prescriptions de l’Etat, les travaux de protection contre certains phénomènes, peuvent être engagés directement par un propriétaire, une société ou une exploitation agricole. Il existe par exemple, une fiche méthodologique, élaboré par la DGPR, pour l’aide à l’autodiagnostic d’une propriété contre le risque d’inondation.

D’autres acteurs interviennent dans la protection et la réduction de la vulnérabilité, notamment ceux qui se situent dans les catégories de l’appui technique, de la recherche ou de la formation. Par exemple, le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (un EPIC) travail sur les règles de construction à mettre en œuvre pour résister aux événements naturels. Les organismes de qualification professionnelle (ex. l’agence de la qualité de la construction) contribuent à l’amélioration des connaissances en matière de qualité de la construction tout en favorisant la professionnalisation des métiers par l’attribution de labels qualité.

   
 

 
 


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