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 | Les parades techniques |
Plusieurs mesures visant à réduire les conséquences d’un éboulement de grande ampleur ont été envisagées depuis 1985. Cette rubrique fait le point sur ce qui a été réalisé et les projets à venir.
Les mesures prises à ce jour
La protection contre les chutes de blocs passe par deux types de parades :
- la déviation de l’ancienne RN 91 : cette route passait initialement au pied du versant des Ruines. Elle a été déviée en 1985 sur environ 1,5 km et passe désormais sur la rive opposée de la Romanche (il s’agit de l’actuelle RD 1091)
- la mise en place d’un merlon pare-blocs : cet ouvrage conçu pour contenir un éboulement d’1 million de m³ a été érigé en 1986 en rive gauche de la Romanche, entre la rivière l’actuelle RD 1091
Parallèlement, des mesures de réduction du risque de formation d’une retenue d’eau suite à l’obstruction du lit de la Romanche ont été prises avec :
- la mise en place en 1986 d’un chenal de dérivation de la rivière de 1,2 km de long entre la nouvelle route et le merlon, pour permettre l’évacuation d’une partie des eaux en cas d’éboulement dans le lit mineur ;
- le forage entre 1999 et 2000 d’une galerie de dérivation de 1 930 mètres de long et 4,20 mètres de diamètre dans le versant faisant face aux Ruines. Si un barrage se formait, une partie des eaux emprunterait ce tunnel dont la capacité d’évacuation est d’environ 40 m³/s. Ces travaux ont en outre permis d’améliorer la connaissance géologique du massif faisant face aux Ruines dans l’optique de réaliser une véritable galerie hydraulique.
Les parades à venir pour la prochaine décennie
25 ans après la déviation de la route, la RD 1091 est toujours susceptible d’être affectée par des chutes de blocs isolés et par un éventuel débordement de la Romanche en cas d’éboulement de grande ampleur (à partir d’1 million de m³). Pour garantir la sécurité des automobilistes et empêcher la coupure de cet axe de circulation important, une nouvelle déviation routière va être réalisée sur 1 km : la RD 1091 passera en hauteur sur le versant opposé aux Ruines.
Concernant la réduction du risque hydrologique, des travaux de réfection, de surélévation et de confortement des digues en aval (plaine de Vizille) vont être réalisés par le Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l'Isère (SYMBHI) dans le cadre du projet d’aménagement Séchilienne - Moyenne et Basse Romanche.
Le projet d’aménagement Séchilienne - Moyenne et Basse Romanche
Mené par le SYMBHI, ce projet ne constitue pas une réponse spécifique au risque Séchilienne mais un plan global d’aménagement de la vallée dont les objectifs sont la protection des zones urbanisées contre les inondations*, la mise en valeur environnementale de l’espace et le développement des loisirs autour de la rivière.
Parmi les actions prévues, le réaménagement du secteur de l’Ile Flacon en cours d’expropriation aura pour objet de redonner davantage de liberté à la rivière et de créer de nouveaux habitats pour la faune et la flore, avec notamment l’arasement de la digue rive gauche de la Romanche, la réorientation des ruisseaux du versant et la transformation du chenal de décharge en bras mort.
Ces mesures permettront notamment à la Romanche de déborder en période en crue.
* Les travaux de protection contre les crues menés par le SYMBHI sont dimensionnés pour faire face à une crue centennale de la Romanche, soit un débit de 550 m³/s, auquel s’ajouterait un sur-débit de 50 m³/s lié au risque à court terme des Ruines de Séchilienne. Les eaux seront donc contenues par les digues jusqu’à un débit de 600 m³/s. |
Quelles solutions sur le long terme ?
Si ces mesures apparaissent suffisantes pour garantir la sécurité des biens et des personnes à moyen terme, l’éventualité d’un éboulement de plus de 3 millions de m³ devra être considérée à l’avenir.
Etant données les incertitudes quant aux scénarios d’évolution des Ruines à long terme, les mesures complémentaires n’ont pas encore été arrêtées. La seule parade envisagée à ce jour est la réalisation d’une galerie de dérivation présentant une capacité d’évacuation plus élevée que l’ouvrage actuel.
C’est au vu de l’évolution du site et de l’amélioration des connaissances que le Collège d’experts pourra présenter dans quelques années des scénarios de risque à long terme et préconiser des parades appropriées. |
