Ici ça peu (re)déborder… comme partout ailleurs d'ailleurs ! Conscient des risques qui menace son territoire, le SIRRA (Syndicat Isérois des Rivières Rhône Aval) a engagé depuis plusieurs années de nombreuses études et travaux pour réduire sa vulnérabilité, notamment dans le cadre de Programmes d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI). Des études historiques ont notamment été menées pour mieux connaître les crues passées et ainsi mieux anticiper l'avenir.
Ce film « Ici ça peu (re)déborder » nous rappelle donc ces événements anciens retrouvés dans la poussière des archives ou gravés dans la pierre d'un mur qui a vu passé la crue. Il nous rappelle aussi l'adage essentiel à retenir en matière de risques naturels : « ce qui s'est produit hier peut survenir à nouveau demain », et il vaut donc mieux s'y préparer que de l'ignorer !
Par ailleurs, les bassins versants de ces rivières à cinétique rapide sont régulièrement soumis aux remontées de phénomènes météorologiques de type cévenoles. Ce type de phénomènes orageux très localisés est très intense s'est produit plusieurs fois au cours des dernières années. Ils ont provoqué des inondations dommageables en 2007, 2008, 2013 et 2014 rappelant ainsi le caractère vulnérable du territoire et de sa population, située pour moitié en zone urbaine.
Les acteurs locaux ont fait le choix de s’investir de manière importante sur la problématique de gestion des risques d’inondation et de ruissellement. A travers le Contrat de rivière et la mise en œuvre d’un Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI) le Syndicat Isérois des Rivières Rhône Aval développe son action, non seulement sur la prise en compte de l’aléa mais également sur la vulnérabilité du territoire.
A quoi ça sert d’aller fouiller dans le passé pour connaître toutes les crues et les inondations d’un territoire donné ? Jusqu’où remonter dans le temps ? Quelles archives utiliser, comment les interpréter et les valoriser ? Faut-il s’intéresser aux petites crues, aux moyennes crues ou aux grosses crues ? Doit-on prendre en compte l’inondation exceptionnelle dans les cartes de risques ou d’urbanisme ? Bref, à quoi ça sert les études historiques sur les événements passés et c’est quoi finalement ce qu’on appelle la mémoire des risques ? Entretien avec Yannick Robert, qui dirige le pôle expertise au sein du service de Restauration des Terrains en Montagne de l’Isère pour répondre à ces questions.
Il n'est pas évident d'inclure les habitants dans les démarches et les politiques publiques de prévention. Parce que les sujets sont complexes et techniques, parce que nous avons souvent du mal à les vulgariser et les rendre compréhensibles ou parce que les gens n'ont pas le temps ou l'envie de venir aux différentes réunions d'information ou de concertation organisées par les différents "acteurs" du risque. Il est donc parfois bon d'aller à la rencontre des habitants pour savoir ce qu'ils pensent et savent des risques qui les entourent et pour tenter d'évaluer, de manière totalement informelle, leur préoccupation sur le sujet. Parce qu'avant d'être un sujet technique, l'inondation est aussi et avant tout une question humaine, celle du rapport de l'homme à son environnement, celle du rapport de l'homme avec lui-même (ses peurs notamment).