| Un barrage, c'est quoi ? |
La notion de barrage désigne un large éventail d’ouvrages dont la vocation est de stocker de l’eau, allant de la petite retenue exploitée pour la production de neige artificielle au grand réservoir d’une centrale hydro-électrique.
Les digues de protection contre les inondations sont également considérées comme des barrages, mais elles ne sont abordées que dans le dernier volet de ce dossier.
Ce qui se cache derrière ce terme
Un barrage est un ouvrage artificiel retenant de l'eau. Il peut être installé sur un cours d'eau pour en bloquer les écoulements et élever le niveau d'eau en amont de l'ouvrage, ou de manière à fermer une cuvette naturelle dans le but de retenir les eaux de pluie et de ruissellement.
Les barrages peuvent être constitués de matériaux durs (autrefois en maçonnerie, aujourd’hui en béton), comme celui du Monteynard sur le Drac (Isère), ou meubles (terre, enrochements), à l'image du barrage de Grand'Maison sur le torrent de l'Eau d'Olle (Isère).
Pourquoi les barrages ?
Les barrages peuvent être exploités pour :
- la production d’électricité, par transformation de l'énergie naturellement produite par les écoulements au sein d'une centrale hydro-électrique associée à la retenue ;
- l'alimentation en eau potable de villes ou d’établissements industriels ;
- l'irrigation des zones agricoles en période sèche ;
- l'alimentation en eau de canaux ;
- le maintien dans une rivière d’un débit suffisant pour la navigation, pour garantir la qualité écologique du milieu ou permettre des prélèvements à l’aval en période de basses eaux ;
- l'écrêtement des crues (l’eau est retenue puis libérée progressivement pour réduire voire éviter les débordements en aval) ;
- la production de neige artificielle dans les stations de sport d'hiver.
La retenue résultant de la mise en place d'un barrage peut par ailleurs être exploitée pour le tourisme lorsque la baignade et les activités nautiques et halieutiques sont autorisées.
Les barrages sont construits en vue d'une utilisation principale, mais pour un même ouvrage plusieurs types d'usages peuvent se combiner : production d’électricité et irrigation (barrage de Gréoux sur le Verdon), irrigation et écrêtement des crues (barrage des Olivettes sur la Peyne), écrêtement, alimentation de cours d’eau à l’étiage et hydroélectricité (barrage de Villerest sur la Loire) etc.
Les grands barrages
Les grands, moyens et petits barrages se distinguent par leur hauteur.
Dans le monde, on appelle grands barrages les ouvrages d'au moins 15 mètres au-dessus du niveau de leurs fondations, ancrées dans le sol à des profondeurs variables. Ce seuil a été fixé par la Commission Internationale des Grands Barrages (CIGB).
En France cependant, on considère la hauteur au-dessus du sol et non du point d'ancrage : les grands barrages sont les ouvrages culminant à plus de 20 mètres au-dessus du terrain naturel. On distingue parmi ceux-ci les très grands barrages, dont la capacité de stockage est supérieure à 15 millions de m³ d’eau. Entre 10 et 20 m de haut, on parle de barrage de moyenne importance, et en-deça de petits barrages.
Sur un site donné, la hauteur d'un barrage détermine sa capacité de stockage. La menace qu'il représente étant liée au volume d'eau contenu, ce sont les plus grandes retenues qui représentent le risque le plus fort.
Les barrages français en chiffres
Age moyen des barrages : 45 ans
Plus vieux barrage : Saint-Ferréol, principal réservoir du canal du Midi (1675)
Plus haut barrage : Tignes, en Savoie (180 mètres)
Plus grande retenue : Petit-Saut, en Guyane (3,5 milliards de m³)
La France compte :
- 296 barrages de plus de 20 mètres de hauteur (dont 99 ont une capacité de stockage supérieure à 15 millions de m³)
- 448 barrages compris entre 10 et 20 mètres
- des milliers de barrages inférieurs à 10 mètres
- 7 600 kilomètres de digues
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