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| VOS QUESTIONS ! |
Quelle est la durée de vie d’un barrage ? |
Chaque ouvrage doit être considéré au cas par cas car sa durée de vie dépend de ses caractéristiques.
Un barrage en béton atteint d’alacli-réaction sera par exemple exploitable moins longtemps qu’une structure dont les matériaux sont sains. La localisation joue aussi : un barrage implanté sur un site sismique sera fragilisé plus rapidement par les secousses qu’il subit.
L’usure des ouvrages varie par ailleurs au cours du temps. Les concessions hydro-électriques sont aujourd’hui davantage sollicitées qu’avant, notamment pour faire face aux pics de consommation.
Si on ne peut pas répondre à la question par une généralité, le groupe EDF estime tout de même que les ouvrages qu’il exploite ont une durée de vie supérieure à un siècle.
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En France, quels types d’ouvrages hydrauliques sont sujets à accidents ? |
Les accidents de barrages sont infiniment plus rares que ceux qui touchent les digues. Heureusement, car les conséquences sont incomparables…
Deux événements sont survenus sur des barrages français : la rupture du barrage de Bouzey (Vosges) qui a fait 87 morts le 27 avril 1895, et celle de Malpasset (Var) au cours de laquelle plus de 400 personnes ont péri le 2 décembre 1959. Ces deux ouvrages n’étaient pas exploités par EDF.
Il n’existe pas d’inventaire précis des accidents survenant sur les digues. Mais on sait qu’ils sont bien plus fréquents : en moyenne un à deux par an d’après le Cemagref (Institut de recherche pour l'ingénierie de l'agriculture et de l'environnement). Il est rare qu’ils fassent des victimes, mais les dégâts matériels (essentiellement sur le bâti et les surfaces agricoles) peuvent localement être importants. | haut de page |
Comment connaît-on le détail des événements lors des accidents de barrage (vitesse de propagation du flot, hauteur d’eau…) ? |
Les récits des événements comportent des détails tels que la hauteur et la vitesse de propagation de l’onde de submersion. Ces éléments ne sont évidemment pas mesurés sur le moment, mais reconstitués.
La vague provoquée par une rupture ou une submersion de barrage endommage les installations électriques, entraînant une coupure de courant. Les délais de propagation sont ainsi estimés à partir des moments auxquels les installations électriques touchées cessent de fonctionner.
A Malpasset par exemple, la ligne alimentant le transformateur situé à proximité du barrage a été rompue à 21h13, et celle qui passe à l’entrée de Fréjus à 21h34. Les appareils enregistreurs d’EDF ont ainsi permis de savoir que l’onde de submersion a atteint la ville en 21 minutes. En couplant cette donnée avec la distance séparant les deux points, on en a déduit la vitesse approximative de propagation du flot : 70 km/h environ.
Quant aux hauteurs d’eau, elles sont déduites du paysage après le sinistre. L’onde de submersion détruit presque tout sur son passage. Dans une vallée, on repère ainsi la limite au-dessus de laquelle la végétation est encore en place : elle correspond à la hauteur maximale atteinte par l’onde de submersion | haut de page |
Qui sont les grands exploitants des barrages français ? |
Dans le domaine de l’hydroélectricité, trois groupes se partagent aujourd’hui l’exploitation des concessions :
- Électricité de France (EDF), présent sur tout le territoire national, est le principal exploitant ;
- la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) est responsable des aménagements hydrauliques du Rhône ;
- la Société HydroÉlectrique du Midi (SHEM) exploite d’importants barrages des Pyrénées et du Massif Central.
Les acteurs vont à l’avenir se multiplier avec la mise en concurrence des entreprises pour le renouvellement des concessions d'énergie hydraulique.
Les ouvrages utilisés pour l’irrigation et l’alimentation en eau de villes et d’établissements industriels sont exploités par trois sociétés d’aménagement régional : la Société du Canal de Provence (SCP), la Compagnie nationale d'aménagement de la région Bas-Rhône et du Languedoc (BRL) et la Compagnie d'Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG).
Les barrages de navigation sont essentiellement exploités par l’établissement public Voies Navigables de France (VNF).
Les autres ouvrages sont gérés par des entreprises spécialisées, à la demande de collectivités territoriales. | haut de page |
J’habite à proximité d’un barrage : où puis-je trouver des informations sur les risques qu’il présente ? |
Si vous résidez dans une commune soumise au risque barrage, l’essentiel des informations est présenté dans le Document d’Information Communal sur les RIsques Majeurs (DICRIM). Adressez-vous à la mairie pour le consulter ou en recevoir un exemplaire. Ce dossier présente de manière synthétique la nature du risque, les mesures de prévention existantes, l’organisation de crise mise en place et les réflexes qu’il vous faudra adopter en cas d’accident.
Pour davantage de renseignements, vous pouvez vous adresser :
- à l’exploitant du barrage, en mesure de fournir des informations complémentaires au niveau notamment du plan de sécurité réalisé ;
- à la DREAL (ou la DRIRE selon le département), qui dispose de documents techniques : synthèses de contrôles, études d’impacts, études de danger, rapports de suivi ;
- à la préfecture (Service Interministériel de Défense et de Protection Civile - SIDPC), au sujet de l’organisation de crise en cas d’événement majeur. | haut de page |
Comment dois-je réagir en cas de rupture de barrage ? |
Il faut avant tout être attentif au signal d’alerte qui sera diffusé : le signal émet pendant deux minutes un son de corne de brume, contrairement au signal national d’alerte auquel nous sommes habitués.
Si vous l’entendez, il vous faut immédiatement gagner des hauteurs. Il peut s’agir d’un point naturel, comme une colline, ou d’une construction haute : il faut dans ce cas atteindre l’équivalent du 5e étage d’un immeuble.
Une fois à l’abris, attendez l’arrivée des secours et ne bougez pas avant d’y avoir été invité par les autorités ou d’avoir entendu le signal de fin d’alerte. | haut de page |
Quelles grandes évolutions ont été apportées par la nouvelle législation en matière de sûreté des barrages ? |
La loi sur l'eau et les milieux aquatiques du 30 décembre 2006 et le décret 2007-1735 du 11 décembre 2007 relatif à la sécurité des ouvrages hydrauliques et au CTPBOH ont permis de renforcer et d’harmoniser la réglementation pour tous les ouvrages hydrauliques (barrages et digues).
Avant cela, les obligations en matière d’entretien et de surveillance s’appliquaient aux barrages de plus de 20 m de haut et aux autres ouvrages intéressant la sécurité publique (susceptibles, en cas de rupture, de causer des répercussions graves sur les personnes et les biens), qui étaient déterminés par arrêté préfectoral.
Désormais, les ouvrages sont classés en quatre catégories, selon leur taille et leurs caractéristiques géométriques. Les modalités d’entretien et de surveillance, et la fréquence des examens périodiques dépendent de la classe à laquelle appartient chaque ouvrage et donc du risque qu’il représente. Ces nouvelles normes sont ainsi mieux adaptées aux différents types de structures.
L’arrêté du 12 juin 2008 stipule quant à lui que les exploitants des plus grands ouvrages ont obligation de réaliser une étude de danger, présentant les risques que fait peser leur structure et les mesures de prévention prises en conséquence. Le dossier est étudié par les services de l’Etat compétents, qui peuvent prescrire des mesures complémentaires s’ils l’estiment nécessaires (abaissement du niveau d’eau dans la retenue par exemple). | haut de page |
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