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Qu’ont en commun la cathédrale de Chartes, le Musée national de Rio de Janeiro, les Archives histo-
riques de Cologne, l’hôtel de ville de Lyon ou les répliques des monuments nationaux des Gilets jaunes ?
Tous ces édifices ont été touchés par des destructions subites qui ont marqué les mémoires locales ou
nationales. Au-delà de leur diversité, les catastrophes patrimoniales agissent comme un révélateur des
attachements au bien commun singulier qu’est un monument, mais dévoilent les dynamiques propres
de la fabrique du patrimoine, dans la mesure où elles mettent à jour des représentations et des usages
du monument jusqu’alors insoupçonnés.
Les auteurs de ce numéro, historiens, professionnels du patrimoine et anthropologues, nous conduisent
de l’analyse des réactions suscitée par la catastrophe in situ et de visu, jusqu’à une interrogation sur les
limites de la réflexivité en situation de catastrophe pour un chercheur impliqué dans l’étude de celle-ci.
Au cœur du dossier est traitée la question de la construction sociale de l’événement : quels sont les
impacts de la catastrophe en termes de temporalité et de spatialité, quelles sont les mémoires qui se
construisent à partir d’elle, comment fait-elle naître ou contribue-t-elle à aviver des tensions sociales,
politiques ou géopolitiques ?
Catastrophes patrimoniales s’inscrit dans un double contexte, intellectuel et scientifique. Ce numéro
prolonge et approfondit les recherches sur les « émotions patrimoniales », initiées au début des années
2000, tout en prenant place dans le volet anthropologique du Chantier scientifique de Notre-Dame,
programme pluridisciplinaire porté par le CNRS et le ministère de la Culture. Au sein de ce volet, la
présente publication adopte une approche comparative pour tenter de comprendre l’événement du
15 avril 2019.
Cette livraison d’In situ. Au regard des sciences sociales est publiée au moment où se dévoile la nouvelle
flèche de Notre-Dame.
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