Epagny 96 (magnitude 4,9), Laffrey 99 (magnitude 3,5), Vallorcine 2005 (magnitude 4,6). La région Rhône-Alpes a connu ces dernières années quelques séismes remarquables. Pourtant le risque sismique semble relégué bien après les inondations dans l’esprit des Rhônalpins.

Certes, nous ne sommes ni en Californie, ni au Japon, ni en Chine où les tremblements de terre ne sont pas rares et peuvent être particulièrement puissants, comme est récemment venu nous le rappeler le séisme de magnitude 9 qui s’est produit au large des côtes japonaises (11 mars 2011). Cependant, le risque existe et ne doit pas être négligé, notamment dans nos vallées alpines qui amplifient les vibrations du sol et donc l’effet sur la population et les constructions.

Globalement, il semblerait que le risque sismique soit assez bien évalué par la population : il existe mais ne constitue pas une menace majeure. La population sait que les Alpes sont le siège de petits séismes et ne paniquerait pas à l’idée de ressentir de faibles vibrations du sol. Une enquête par questionnaires menée en 2004 sur environ 5% de la population grenobloise montre d’ailleurs, qu’en cas de séisme, plus de 65% des personnes auraient les bons réflexes : se protéger sous un élément rigide et s’éloigner des vitres pendant la secousse, écouter la radio et rejoindre à pied un espace découvert après le séisme. Cependant, les 35% restant auraient des réactions disparates et peu recommandées comme rester debout dans la cuisine.

Parallèlement, l’enquête montre que la population désire recevoir plus d’information sur le risque sismique : où est-il le plus présent ? Faut-il redouter un grand tremblement de terre, sous quelle probabilité ? Que suis-je tenue de faire pour ma maison ? Quelles sont les mesures de prévention mises en place ?

La prise en compte de ce risque dans l’aménagement de l’habitat n’est pas encore ancrée dans la culture rhônalpine. Ainsi les normes parasismiques ne sont pas systématiquement appliquées car les maîtres d’ouvrages les considèrent comme une affaire de spécialistes qui coûte forcément plus cher.

Le risque sismique n’est pas le même pour toute la région Rhône-Alpes. Selon le nouveau zonage sismique de la France, qui comporte 5 classes d’aléa (1 : très faible / 5 : fort) :
- 34 % des communes rhône-alpines appartiennent à la catégorie 2 (aléa faible)
- 43 % sont rattachées à la catégorie 3 (aléa modéré)
- 23 % sont classées en catégorie 4 (aléa moyen), la plus élevée en métropole, la 5e catégorie étant réservée aux Antilles

Mais il y a aussi une inégalité liée à la vulnérabilité, c’est-à-dire aux dégâts potentiels en cas de séisme, qui fait que le risque est plus élevé dans les grandes agglomérations, où les enjeux sont plus nombreux qu’ailleurs.

Ce dossier intervient dans un double objectif : localiser le risque et comprendre comment l’appréhender.
 






 
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