Les quatre difficultés récurrentes de la démarche PCS


Les Maires se disent souvent démunis face à cette nouvelle responsabilité qu'est l'élaboration du PCS. Et en effet, les difficultés sont multiples : l’outil n’est pas qu’un document, sa réalisation est le fruit d’une véritable démarche, longue et donc potentiellement coûteuse, et il est nécessaire de le faire vivre dans le temps.


Difficulté n°1 : la méthode

La première des difficultés de la démarche PCS est purement méthodologique. Le PCS est une obligation nouvelle pour les communes et il sort des schémas habituels de fonctionnement de la collectivité. Dans les petites communes en particulier, le PCS ne correspond souvent à aucune compétence existante dans la commune.
Pour y remédier, la Direction de la Défense et de la Sécurité Civiles a édité un guide méthodologique. Il est disponible sur le site du ministère en charge de l’intérieur (www.interieur.gouv.fr). Ce guide apporte les éléments essentiels pour aboutir au résultat escompté.



Difficulté n°2 : la mobilisation des compétences

La difficulté du PCS tient au fait que contrairement à beaucoup de dossiers, le PCS est transversal et demandera toujours, d’une façon ou d’une autre, de mobiliser un ensemble de compétences, et donc, un ensemble de personnes.

On conseille dès lors de désigner en commune, une personne en charge du "dossier" PCS, tout en gardant à l’esprit qu’en la matière, tout travail pertinent doit être réalisé par un groupe de travail ; la démarche PCS doit ainsi mobiliser l’ensemble du personnel communal mais également l’ensemble des élus voire même la population (via l’information préventive).

Parmi les compétences auxquelles la commune peut faire appel durant sa réflexion, de nombreux partenaires peuvent être sollicités : services de l’Etat, sapeurs-pompiers, forces de l’ordre... Mais le nombre de communes potentiellement intéressées par ces participations étant important, il est conseillé de ne solliciter ces partenaires que pour des questions précises ou un conseil pratique clairement identifié.

A noter enfin : certaines communes entreprennent de former l’ensemble du personnel communal à la problématique, lors de sessions balisées en fonction des services. Les exercices PCS plus ou moins inopinés sont également appréciés de certains car ils favorisent la prise de conscience de la nécessité de s’entraîner et de rester mobilisés sur la question.

Dans tous les cas, l’impulsion politique doit être forte. Un élu "porteur de projet" désigné par le Maire peut, le cas échéant, favoriser l’adhésion élargie au projet. Chacun doit se mobiliser pour le projet et y consacrer un peu de son temps, pour pouvoir se coordonner si la situation se présente.



Difficulté n°3 : la mise en place du règlement d'alerte

Le décret 2005-1156 (sur le PCS) en son article 3 précise qu’un "règlement d’alerte", en trois volets, doit être mis en place par la commune.

Le premier volet du règlement d’alerte concerne la réception de l’alerte. Si aucun régime d’astreinte n’est en place dans la commune, il convient alors de fournir à la préfecture les numéros de téléphones des élus en s’assurant par la suite qu’au moins un sera toujours présent dans la commune. Il sera indispensable dans ce dernier cas d’être très vigilant en période de congés, de week-end (surtout ceux qui sont prolongés par des jours fériés ou ponts). Car si les 4 numéros renseignés sont indisponibles, c’est une perte de temps importante pour le dispositif.

"Le traitement de l’alerte" constitue le second volet du règlement d’alerte. La commune se doit de créer des outils (fiches d’actions entre autres) qui permettent à la personne qui reçoit le message de savoir quel comportement adopter une fois le message reçu.

Enfin, si la situation l’exige, la dernière phase du règlement d’emploi des moyens d’alerte consistera à diffuser l’alerte à la population menacée par le phénomène. Pour ce faire, la commune doit identifier tous les moyens disponibles, y compris les plus rudimentaires (qui peuvent d’ailleurs s’avérer les plus efficaces) : porte à porte, utilisation de relais de quartiers ou de hameaux (élus résidents dans les hameaux par exemple) jusqu’aux plus sophistiqués : système d’appel téléphonique en masse, moyen mobile d’alerte (véhicule équipé de haut-parleurs)... Au préalable, notons que le maire aura dû informer ses administrés des gestes et comportements à adopter en cas d’événements, et notamment d’accidents majeurs. C’est là l’objet de l’information préventive, du Dossier d’Information Communal sur les Risques Majeurs (DICRIM) et de l’affichage réglementaire qui doivent accompagner le PCS (cf. articles article R125-9 à R125-14 du Code de l'Environnement).



Difficulté n°4 : La mise à jour et le suivi de la démarche

Il est conseillé à toute commune disposant d’un PCS de « s’astreindre » à des exercices de tout ou partie de son PCS à minima une fois par an.
Un bon exercice nécessite une préparation en amont et l’association des personnes compétentes nécessaires pour garantir son caractère "plausible".

Le chargé de projet PCS de la commune pourra utilement s appuyer sur le Mémento "Mise en place d’exercices PCS " édité en 2007 par l’IRMa pour préparer ses exercices.
   
 

 
 


 

 

 

 
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