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| Aléa et zonage sismique en Rhône-Alpes |
Déterminer l’aléa, c’est évaluer les mouvements sismiques plausibles dans une région donnée, avec une fréquence donnée. Le zonage sismique réglementaire précise pour chaque commune ce niveau d’aléa et impose des normes parasismiques à appliquer dans le domaine de la construction.
Un séisme de magnitude 6 en Rhône-Alpes, c’est possible ?
Oui, même s’il a largement moins de chances de survenir que dans d’autres régions du globe :
Magnitude des séismes |
Fréquence des séismes dans le Sud Est de la France |
Fréquence des séismes dans le Monde |
M>1 |
300 par an |
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M>2 |
30 par an |
3000 par jour |
M>3 |
3 par an |
300 par jour |
M>4 |
1 tous les 3 ans |
30 par jour |
M>5 |
1 tous les 30 ans |
3 par jour |
M>6 |
1 tous les 300 ans |
1 tous les 3 jours |
M>7 |
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1 par mois |
M>8 |
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1 par an |
M>9 |
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1 tous les 10 ans |
Source : Fabrice Cotton, ISTerre
« Ca va, on ne risque pas grand-chose » vous dites-vous peut-être. Certes, mais il n’en reste pas moins que, plus le temps passe, plus on se rapproche inéluctablement du prochain « gros » séisme.
Le dernier de magnitude supérieure à 6 s’est produit à Lambesc, dans le sud de la France, en 1909…Alors encore 200 ans avant le prochain ? Peut-être ou peut-être pas ! Ce ne sont en effet que des statistiques.
Par ailleurs, un séisme de 5.5 sur l’échelle de Richter suffirait à causer d’importants dégâts s’il était situé à proximité d’une grande agglomération.
Rien ne sert de paniquer pour autant, il s’agit simplement d’en avoir conscience et de s’y préparer pour réduire les dégâts en cas de tremblement de terre.
Pour repère…
La magnitude du plus fort séisme jamais enregistré a été estimée à 9,5 sur l’échelle de Richter. Il s’est produit au Chili en 1960. |
De l’aléa au zonage sismique réglementaire
En France, le zonage réglementaire actuel est entré en vigueur le 1er mai 2011 ; il est venu remplacer celui de 1986.
Pour chaque commune, l’aléa a été évalué selon :
- la probabilité qu’un séisme de magnitude donnée survienne
- les accélérations du sol pouvant être provoquées par les secousses, qui dépendent de la nature du sol et influencent les effets du séisme en surface (dégâts potentiels)
Basée sur une connaissance plus fine des séismes qu’il y a 25 ans et une prise en compte de l’influence du sol sur la sismicité locale, la nouvelle évaluation du risque sismique a permis de passer d’une vision statistique du risque à une approche davantage probabiliste.
Zonage et construction parasismique
Le zonage entré en vigueur en 2011 a institué les Eurocodes 8, normes européennes de conception et de dimensionnement des structures pour leur résistance aux séismes.
En France, elles s’imposent à toutes les nouvelles constructions et pour certains grands travaux d’extension ou de restructuration de bâtiments existants.
Ces nouvelles normes sont mieux adaptées à la sismicité locale que dans le cadre de l’ancienne réglementation. Mais ce n’est pas tout ! Car les enjeux potentiels représentés par les constructions à terme sont également pris en compte. Les contraintes imposées pour la construction sont ainsi très faibles pour une structure non destinée accueillir du public (hangar à foin par exemple), plus sévères pour une habitation et encore davantage pour un établissement recevant du public. Les bâtiments indispensables à la gestion de crise et au bon fonctionnement de la société en situation normale (casernes de pompiers, centraux téléphoniques, centres de météorologie…) sont contraints d’adopter les normes parasismiques les plus strictes.
En bref… Ancien et nouveau zonage : quels changements ?
- Une approche du risque davantage probabiliste notamment liée à une meilleure connaissance des séismes
- Un découpage du territoire plus précis, qui n’est plus cantonal mais communal
- Un niveau d’aléa globalement rehaussé (Rhône-Alpes fait désormais partie des régions métropolitaines où l’aléa est le plus élevé)…
- … avec des évolutions particulièrement importantes pour certaines localités, comme Valence qui est passée du niveau le plus bas de l’ancien zonage (« sismicité négligeable ») à la troisième catégorie (sur une échelle de 5) du nouveau zonage : « aléa modéré ». Précédemment soumise à aucune obligation en matière de construction, la ville est désormais contrainte de se plier aux normes européennes de construction parasismique. |
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