Observations |
Au tout début de la soirée, soit entre 19h30 et 20h30 environ, un orage de pluie et de grêle a affecté le bassin versant du Rif Talon. Cette averse, particulièrement intense en tête de bassin, a provoqué une crue débordante du torrent dans la traversée du hameau de Malhivert. La veille, un orage avait déjà touché le bassin, sans toutefois y provoquer de crue.
Les témoignages recueillis auprès des riverains après la crue permettent de décrire le phénomène ainsi :
- montée brutale du niveau d’écoulement du torrent aux alentours de 19h45,
- durée de l’événement évaluée entre 20 et 30 minutes environ,
- écoulement d’allure visqueuse, constitué de boue, de blocs de plus ou moins grande taille (jusqu’à des volumes de 50 à 100 litres) et de débris flottants.
- écoulement pulsé, avec passage de 5 à 6 « vagues » allant jusqu’à 1,5 m de hauteur environ.
Les observations réalisées sur le terrain montrent en plus la présence :
- de bourrelets latéraux constitués d’un cordon de blocs au sommet arrondi, principalement dans les zones de transit ;
- de lobes boueux très aplatis au niveau des points d’étalement ;
- de dépôts constitués d’une pâte argileuse parsemée d’éléments rocheux et ligneux plus ou moins grossiers (Cf. la photo ci-dessous).
Compte tenu de ces éléments, il est très probable que cette crue à forte charge solide du Rif Talon corresponde à une coulée de lave torrentielle boueuse. D’après la mémoire collective, la propagation de ces phénomènes jusque dans la traversée du hameau de Malhivert semble plutôt inhabituelle. D’ordinaire, les apports solides des fortes crues interviendraient en effet par charriage.
Selon le service RTM il est probable que le débit du torrent ait atteint une valeur de 6 m3/s, en considérant un intervalle d'incertitude de + ou - 2 m3/s. L'estimation des crues de références lors d'une étude hydrologique du Rif Talon réalisée en 1993, avait conduit à retenir un débit de :
- 2,0 m3/s en crue décennale,
- 4,4 m3/s en crue centennale.
Ces éléments, ainsi que les témoignages oraux et photographiques des riverains rencontrés par le service RTM, ont permis une reconstitution sommaire de l’hydrogramme de la crue. Cette démarche permet d’estimer entre 1500 et 2000 m3 le volume de la lave torrentielle du 13 juillet. Une évaluation rapide des volumes de matériaux déposés par le torrent dans les rues et les propriétés riveraines conduit à un ordre de grandeur comparable d’environ 1500 m3.
Par conséquent, au delà du simple constat des dégâts importants provoqués par cet événement d’une intensité remarquable, les premiers éléments hydrologiques et hydrauliques recueillis confèrent un réel caractère exceptionnel à la crue du 13 juillet 2006 sur le bassin versant du Rif Talon. |
Dégâts/victimes |
- submersion et contournement de du passage à gué de la voie comunale de Malhivert au Peuil.
- Plage de dépôt de Pierre-Paris complètement remplie (par 300 à 500 m3 de matériaux). Quelques débordements latéraux par dessus les ailes du barrages.
- Submersion et débordement du passage à gué situé en aval immédiat de la plage de dépôt.
- accrochage ou submersion sans graves conséquences (débordements ponctuels de faibles volumes de boue et de cailloux) des ponceaux franchissant le torrent au niveau des cotes d’altitude 520 m, 495 m, 475 m et 460 m. La section d’écoulement restreinte de ces ouvrages, ainsi que leur pente parfois trop faible, explique ces dysfonctionnements.
- débordement généralisé du torrent au droit de l’ouvrage de franchissement du chemin de Jammelière (450 m), lié à l’obstruction du chenal couvert par des flottants (souche) et des matériaux. Ce dysfonctionnement est dû à la fois à la section d’écoulement insuffisante de la canalisation et à sa trop faible pente. Il a provoqué l’envahissement du quartier situé au Sud du chemin de Jammetière par d’importants volumes de boue et de rochers (5 à 10 habitations touchées environ). La hauteur d’engravement est évaluée entre 0,3 et 0,5 m en moyenne, mais peut atteindre plus de 1,0 m au niveau des parcelles en situation de déblai.
- submersion et envahissement, par près de 1 m de boue et de cailloux, du chemin de la Cote et de la route communale menant à la RD106d. Ces voies de communication ont servi d’axe préférentiel d’écoulement aux débordements du torrent. |