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Il existe aujourd'hui tout un cortège de techniques de lutte contre le ruissellement érosif (hydraulique douce). Leur efficacité est certaine, mais les problèmes ne sont pas résolus et le Pays de Caux reste une région sensible. Ce manque d'efficacité est en partie lié aux contraintes induites par les systèmes culturaux et par les structures foncières. En effet, s'il est possible de proposer aux agriculteurs des pratiques anti-érosives qui ne perturbent pas trop leur calendrier cultural, il est, par contre, très difficile à l'échelon de l'exploitation individuelle, de reconsidérer les règles d'assolement ou de modifier le parcellaire au profit d'une gestion globale du ruissellement à l'échelle du bassin-versant élémentaire. Pour imaginer des solutions techniques de réduction du ruissellement et de l'érosion, il faut considérer la parcelle comme appartenant à un petit bassin-versant. Mais pour comprendre les pratiques qui y sont appliquées et apprécier la marge de manœuvre de l'aménageur, il faut la replacer dans son unité décisionnelle, à savoir l'exploitation agricole. C'est dans cette contrainte que réside toute la difficulté de proposer des solutions qui passent, obligatoirement, par une gestion globale sur un espace continu alors que les moyens d'actions sont entre les mains d'acteurs individuels gérant chacun un espace fragmentaire. L’étude proposée essaie de résoudre ce paradoxe. Il s'agit d'envisager la maîtrise du ruissellement à l'échelon d'un territoire continu constitué de plusieurs petits bassins contigus, cultivés par des agriculteurs voisins. L'objectif est donc de poser les bases d’une conception collective de solutions d'aménagement de l'espace. Elles doivent porter sur le raisonnement collectif de l'assolement, les modifications de parcellaire et l’éclatement des îlots cultivés, toutes ces propositions visant à "fractionner" dans l’espace le ruissellement érosif.
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