Initiatives locales & bonnes pratiques
Réserve communale de sécurité civile
Les élus et agents présents seraient donc temporairement isolés et devraient faire appel au volontariat des habitants à des heures qui ne sont pas forcément les plus propices pour cela.
Avant de mettre en place une RCSC ou même d’y penser, la commune de Bernin avait déjà, dans le cadre du PCS, des volontaires identifiés comme relais de quartier et potentiellement en capacité d’accueillir des sinistrés.
Suite à une réflexion plus approfondie sur la mobilisation de personnes ressources en cas d'événement de sécurité civile sur la commune, et en prenant en compte la difficulté des agents communaux d’être sur place en nombre, rapidement, en dehors des heures ouvrées. Le choix a été fait de mettre en place une réserve communale afin de compléter les effectifs mobilisables lors d’un évènement.
D’autant qu’il est vite apparu que la protection et le soutien à des populations, en raison de la rapidité d’exécution d’une action et/ou de l’importance de la zone d’intervention, pouvait nécessiter des moyens humains importants, même à l’échelle d’une petite commune. Et ce, malgré des effectifs parfois réduits au niveau des agents. D’autre part, la RCSC permettait d’impliquer les habitants dans la gestion de crise sur leur commune, et de renforcer la place du citoyen comme acteur de la sécurité civile tout en participant à renforcer la culture du risque des habitants de la commune.
L’action de sauvegarde se caractérise par la projection importante, sur le terrain, d’un ensemble de moyens (humains, matériels, radios, véhicules, etc.). Il est donc nécessaire d'organiser ceux-ci. Il convient alors de savoir où trouver le matériel adéquat (protections, barrières, petits matériels), de savoir comment l’utiliser et comment coordonner les actions sur le terrain (accueil des sinistrés, porte à porte, ravitaillement ...).
Par ailleurs, les berninois qui ont répondu présents sont animés par des sentiments d’altruisme et d'entraide qui sont de plus en plus rares de nos jours. Il est donc important de les en remercier, de les fidéliser et d’entretenir cet esprit de solidarité et d’engagement.
Voici, pour nous, la philosophie de la journée de formation réalisée par la Protection Civile, pour 11 d’entre eux.
Malheureusement, les budgets alloués ne nous permettaient pas de former la totalité de la réserve. D’autant que certains membres étant encore actifs, il était difficile pour eux de quitter leur travail. Cependant, il est prévu que cette formation soit reconduite régulièrement pour ceux qui n’ont pu en profiter et pour les nouveaux réservistes.
Cette formation s’est donc déroulée pendant une journée entière, en période estivale pour avoir la possibilité d’activités extérieures. Trois ateliers étaient proposés par roulement : les gestes qui sauvent (2h), l’aide et l’écoute psychologique (1h) et la manipulation de matériels spécifiques (pompes, extincteurs) (3h).
Il est certain que ces modules n’entrent pas forcément dans le champs d’actions du PCS. Il conviendra de compléter ce type de session avec des exercices de simulation de crise et des temps d’information sur les rôles et missions de chacun. Cela dit, ils permettent d’adopter des savoir-faire et des savoir-être en matière de premiers secours, et de répondre à des questionnements personnels vis-à-vis de leur implication dans la gestion d’une situation dégradée. Ces actions de formation contribuent donc à apporter aux réservistes une culture globale de sécurité et de prévention.
Globalement, cette journée fut une réussite. D’abord, la motivation des animateurs de la Protection Civile, venus nombreux, et celle des réservistes, a permis des échanges riches et constructifs dans une ambiance décontractée et dynamique.
Ensuite, chaque membre de la réserve a trouvé les ateliers intéressants et utiles. La gestion du stress des victimes et des sauveteurs a été une découverte riche d’enseignements, la manipulation de matériel spécifique a permis à chacun d’être plus à l’aise, notamment avec un extincteur, et les gestes qui sauvent ont donné une base de secourisme qui fait tant défaut chez nos concitoyens.
Les retours furent donc très positifs, même si le temps accordé au dernier module (extincteurs…) cité a été jugé trop court par rapport à la masse d’informations dispensées.
Ce fut également l’occasion de se rencontrer, d’apprendre à se connaître et de développer des idées quant à l’implication de la réserve dans le PCS, mais aussi auprès des habitants de la commune. Le barbecue qui a clôturé cette journée fut convivial, plein d’espoir et de projets pour l’avenir.
Depuis, la crise du Covid a mis un frein à l’élan qui avait été impulsé, et aux formations que nous avions prévues.
Malgré cela, elle a permis à la réserve citoyenne de Bernin de montrer pleinement l’engagement de ses membres. En effet, ces derniers ont activement participé au maintien du lien social, à la fabrication de masques et de visières de protection, et à l’aide des personnes sensibles. Nous les en remercions chaleureusement. Mieux, leur dynamisme et leur implication ont fait des émules. De 22 membres avant la crise, ils sont aujourd’hui une trentaine. Mais où s’arrêteront-ils ?!
La formation CRISE, pour “Citoyen Réserviste Intervenant en Situation Exceptionnelle”, a pour but de développer chez le réserviste les compétences suivantes :
Elle est ouverte à tout citoyen membre d’une réserve communale de sécurité civile dans le cadre du Plan communal de sauvegarde (PCS).
L'une des missions de la Protection Civile est le soutien aux populations sinistrées, notamment suite à des catastrophes naturelles. La Protection Civile de l'Isère a donc déjà participé à des exercices dans le cadre des PCS en partenariat avec les communes du bassin Grenoblois et avec l’Institut des Risques Majeurs. À l'issue de plusieurs réunions et retours d'expérience, les réservistes communaux ont fait part de leur manque de formation ressenti comme déstabilisant au vu de leur rôle lors d'une crise.
Pour répondre à ces besoins, L'APC [1] de l'Isère a créé une formation sur mesure, testée pour la première fois avec les réservistes de Bernin.
La formation délivrée aux réservistes de Bernin a également été très enrichissante pour les formatrices et formateurs de l'APC. En effet, elle a été la concrétisation de plusieurs mois de travail de l'équipe pédagogique pour proposer un format et un contenu qui répondent au mieux aux besoins des réservistes. Puisqu'il s'agissait là d'une grande première, nous avons pris le temps d'écouter et de mieux comprendre le travail des réservistes, lors d'une crise, mais aussi dans la prévention, et ce, tout au long de la formation afin de réadapter notre enseignement. C'est à la suite de cette première expérience et devant le retour positif des réservistes que nous avons décidé de pérenniser cette formation, mais aussi de la nommer : CRISE.
[1] L’Association Départementale de Protection Civile de l’Isère (ADPC 38) est récemment devenue Association de Protection Civile de l’Isère (APC 38), pour se mettre en accord avec la Fédération
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