Mémoire & retour d’expérience | Risque nucléaire
Lundi 18 juin 2006, un séisme d’une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter a frappé le Japon, dans la région de Niigata. Ce tremblement de terre a conduit à l’effondrement de quatre cents maisons, et à des glissements de terrain ; il a causé neuf morts et un millier de blessés. Plus de dix mille personnes ont été évacuées. Le séisme a produit ses effets sur des bâtiments très sensibles : une fuite d’eau radioactive a été détectée à la suite d’un incendie dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa.
Le jour même, les institutions japonaises assuraient la population que « la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, située dans la région la plus durement touchée, n'avait pas été endommagée. » Le quotidien Le Monde rapportait le mercredi 17 juillet, qu’ « un début d'incendie, rapidement maîtrisé, s’était produit dans un transformateur électrique et une fuite d'eau radioactive avait été détectée mais "elle était bien en deçà du niveau qui pourrait affecter l'environnement" », selon les déclarations du porte-parole de Tokyo Electric Power (Tepco), propriétaire de la centrale.
C’était sans compter, quelques heures plus tard le mercredi, sur l’annonce par la compagnie exploitant la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa selon laquelle la radioactivité de l'eau qui s'est échappée dans la mer après le séisme avait sous-estimée. Les dysfonctionnements à l’intérieur du site nucléaire, se compteraient par dizaines (AP). L’exploitant de la centrale a publiquement présenté ses excuses pour les dysfonctionnements constatés, tout en soulignant que les mesures de sécurité avaient été respectées. Les sept réacteurs de la centrale nucléaire ont malgré tout été fermés par le maire de la Ville, qui s’est dit « inquiet » sur l’état de la centrale.
Au vu de ces derniers événements, le réseau « Sortir du Nucléaire » a tenu à dénoncer l’état des centrales nucléaires françaises, qu’il juge bien insatisfaisant si un séisme d’une telle magnitude venait à se produire.
Les dénonciations émises par le réseau associatif avaient déjà été formulées en 2003. Selon le réseau « Sortir du Nucléaire », qui fonde une partie de ses arguments sur un rapport de l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire », « les centrales nucléaires EDF ne [seraient] pas adaptées au risque sismique français. Depuis 2003, EDF [refuserait] de payer les 2 milliards d'euros de travaux nécessaires. EDF [aurait] falsifié des données sismiques pour cacher les faiblesses de ses centrales. »
Face à ces propos, la direction de la centrale nucléaire du Bugey s’est voulue rassurante, d’après un article du Dauphiné Libéré du 18 juillet. Les sites nucléaires sont régulièrement soumis à des contrôles, à la suite desquels les renforcements jugés nécessaires à la sûreté des sites seraient engagés.
En France, au titre de la réglementation parasismique, on classe les centrales nucléaires dans les installations dites à « risque spécial ». Selon la circulaire du 27 mai 1994, « pour ces installations, la prévention du risque sismique fait l'objet d'une étude au cas par cas. L'examen du risque sismique relatif à une installation classée s'intègre dans l'étude de danger, au même titre que celui des autres risques naturels. » En France, EDF soumet ses centrales au contrôle de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
« Pour un site donné, la détermination du niveau sismique auquel les installations doivent résister s'effectue de la manière suivante :
Au point de vue des critères de sûreté, on impose que :
(extrait du rapport de Christian Kert sur les techniques de prévision et de prévention des risques naturels)
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