Créé par la loi du 19 février 2001, l'ONERC concrétise la volonté du Parlement et du Gouvernement de prendre en compte les questions liées aux effets du changement climatique. Depuis juillet 2008, l'Observatoire est rattaché à la direction générale de l'Energie et du Climat, au sein du Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de la Mer, en charge des Négociations internationales et des Technologies vertes.
Les trois axes de ses missions sont :
- Collecter et diffuser les informations, études et recherches sur les risques liés au réchauffement climatique et aux phénomènes climatiques extrêmes ;
- Formuler des recommandations sur les mesures de prévention et d’adaptation à envisager pour limiter les risques liés au changement climatique ;
- Contribuer au dialogue sur le changement climatique avec les pays en développement.
Ce rapport 2009 est le troisième du genre : le premier proposait une stratégie nationale d'adaptation au changement climatique, le deuxième en 2007 traitait des risques sanitaires en France en liaison avec le changement climatique. L'objectif de ce troisième rapport est de procéder à une description la plus exhaustive possible des impacts et de donner les premiers éléments de coût de ces impacts par secteurs avec quelques mesures d'adaptation. Les coûts doivent être considérés comme des ordres de grandeur.
Dix thèmes ont été examinés selon des simulations plus ou moins pessimistes, réalisées par Météo-France : ressource en eau, risques naturels et assurances, biodiversité, santé, agriculture, forêt, énergie, tourisme, infrastructures de transport et territoires.
Quatre types d'aléas ont été analysés :
Le changement climatique devrait toucher davantage des territoires spécifiques (littoral, zones d’argiles…) que l’ensemble du territoire métropolitain.
La remontée du niveau de la mer pourrait concerner plusieurs centaines de milliers de personnes, souligne le rapport, avec des conséquences économiques très importantes pour les habitations et les entreprises. Pour la seule région du Languedoc-Roussillon, plusieurs dizaines de milliers de logements seraient exposés à un risque de submersion avec un coût de 15 milliards d'euros d'ici 2100.
De même, une remontée d'ensemble du niveau de la mer d'un mètre représenterait un coût patrimonial, pour les routes nationales métropolitaines (hors autoroutes et autres voieries) pouvant atteindre 2 milliards d'euros.
La quasi-totalité des départements sont concernés à des degrés divers par le retrait-gonflement des sols argileux et près de 400 000 maisons individuelles sont situées en zone d’aléa fort. Les coûts annuels pourraient être multipliés par un facteur de 3 à 6.
Les inondations : Selon trois hypothèses, les évolutions de dommages ne seraient pas significatives sur la Seine, le Rhône et la Loire moyenne, et seraient très importantes sur la Meuse et l’Orb. L'ONERC souligne toutefois que ces estimations doivent être interprétées avec prudence.
Le rapport met en lumière le lien qu'il peut y avoir entre des événements extrêmes, tels que l'inondation du Gard en 2002 et le domaine de la santé : il s'est avéré que cette catastrophe a engendré une nette hausse de consommation de psychotropes, avec un coût pour l’assurance maladie supérieur à 230 000 euros dans les communes sinistrées.
Concernant les aléas gravitaires, l'impact du changement climatique reste incertain.
Dans le secteur forestier, à court-moyen terme (2030 ou 2050 selon le scénario), la production de bois serait plutôt positive (du Massif central au quart nord-est de la France). Néanmoins, les événements extrêmes tels que sécheresses, canicules et incendies pourront fortement atténuer les effets positifs au niveau national. À long terme (jusqu’à 2100), en raison des événements extrêmes plus fréquents et de l’extension de la forêt méditerranéenne, les effets seront clairement négatifs.
La thématique des risques naturels face au changement climatique renforce l'idée de poursuivre l'action de prévention voire de la renforcer. Plusieurs pistes sont conseillées selon le type de risque :
De même, les travaux réalisés ont fait émerger des besoins et des pistes pour poursuivre l’analyse des impacts du changement climatique sur les risques naturels : besoins de recherche, besoin de suivi et d'analyse.
Les travaux de l'ONERC se sont concentrés sur quatre types de territoires : le littoral, les zones urbaines, la
forêt et la montagne et font ressortir que les territoires ne seront pas touchés de la même façon.
Le Ministère de l'Ecologie confirme que la plupart des mesures d'adaptation sont largement dépendantes des caractéristiques territoriales et devront être examinées au cas par cas au niveau local. "Un plan national d'adaptation au changement climatique, conformément aux dispositions de la loi du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, sera élaboré au plus tard en 2011. Ce troisième rapport de l'ONERC alimentera la concertation préparatoire à ce plan, qui sera engagée dès la fin 2009".
En outre, ce rapport reconnaît que l'information, la sensibilisation et la mobilisation des acteurs (politiques, économiques, associatifs) et de la population au changement climatique et à l'adaptation constituent des aspects fondamentaux.
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