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Deux enquêtes auprès de la population de Pont-de-Claix pour estimer l'efficacité du DICRIM

Publié le 5 novembre 2010

Par Sébastien Gominet

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Deux enquêtes auprès de la population de Pont-de-Claix pour estimer l'efficacité du DICRIM
Vue aérienne de la vallée du Drac et de la commune de Pont de Claix (en haut de la photo) © Photothèque IRMa / Sébastien Gominet

Dans la poursuite du travail engagé sur les communes de la Terrasse et d’Allevard, l'IRMa a réalisé une enquête auprès de la population de Pont-de-Claix en mars 2009, avant la diffusion du DICRIM (Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs), et en mars 2010, après sa diffusion par la mairie.

Le même questionnaire a été utilisé pour les deux enquêtes. Trois questions portant sur le DICRIM ont simplement été rajoutées lors de la seconde enquête.

Télécharger le questionnaire 1
Télécharger le questionnaire 2

Située au Sud de l’agglomération grenobloise, la commune de Pont de Claix est particulièrement concernée par le risque industriel de par la présence d’une plate forme chimique importante sur son territoire. Mais elle est aussi soumise au risque sismique, au risque de rupture de barrage (ceux de la vallée du Drac, comme le Monteynard, le Sautet, etc), au risque de transport de matière dangereuse, etc. Une multitude de risques qui ne facilite pas l’information et la communication sur le sujet : les éléments générateurs de risques sont différents, les réponses à y apporter aussi, qu’elles soient individuelles ou collectives.

La première enquête devait nous permettre d’établir un « état des lieux » de la connaissance et de la perception des risques par les habitants. La deuxième avait pour but d’évaluer l’impact du DICRIM sur cette perception et ces connaissances. Globalement, on constate que le niveau de connaissance général était plutôt bon lors de la première enquête (connaissance des risques qui touchent la commune, des consignes de sécurité, etc.) et qu’il a été en légère augmentation lors de la deuxième enquête. Même si cette appréciation reste en partie subjective, il y a fort à parier que ce niveau de connaissance est supérieur à de nombreuses autres communes, probablement en raison de la campagne d’information sur le risque industriel organisée par l’ex DRIRE en 2008 (DREAL aujourd’hui), et aux nombreuses actions d’information menées par la commune au cours des dernières années (jeux à destination des scolaires, articles dans les journaux locaux, informations et tests du système d’appels en masse, exercice PCS, bus-inforisques en partenariat avec l’IRMa, vidéos sur Canal 9, etc.).

Ce niveau de connaissance reste malgré tout insuffisant, notamment pour le risque sismique pour lequel nous avons constaté peu d’évolution entre les deux enquêtes, mais aussi pour les consignes de sécurité. Il reste aussi insuffisant si l’on prend en compte le fait que les risques restent des « objets » flous pour nombre de personnes interrogées : beaucoup connaissent leur existence mais ne savent pas les localiser sur la commune même si des évolutions positives se sont produites entre les deux enquêtes pour certains risques. Il est probable que le DICRIM aurait gagné à fournir quelques cartes, notamment pour expliquer que le risque d’explosion est limité à l’intérieur de la plate forme industrielle selon les études de dangers. Une certaine confusion sur ce risque est sensible, les personnes sachant le localiser étant passé de 49 à 32 % entre les deux enquêtes.

 

La première enquête a permis de constater que près de 75 % de la population pontoise pense habiter dans une zone à risques. Etonnament ce chiffre est en légère baisse dans la 2ème enquête (70 %). Les personnes qui se sentent le plus concernées sont les couples avec enfants et les célibataires avec enfants. Etre parent est donc source d’une sensibilité particulière au regard des risques qui nous entourent. Concernant les classes d’age, il n’est pas non plus étonnant de constater que les personnes qui pensent le moins habiter dans une zone à risques sont les « plus de 60 ans » et les « moins de 20 ans ».

89 % des personnes interrogées pensent que les risques technologiques sont « élevés » ou « moyens » alors qu’elles ne sont que 49 % dans le cas des risques naturels. En revanche elles ne sont que  43 % à être « assez » ou « beaucoup » préoccupés par les risques technologiques et 22 % à être « assez » ou « beaucoup » préoccupés par les risques naturels. Une majorité de personnes est donc plutôt « zen » face aux risques puisque le niveau de soumission qu’elles indiquent pour la commune est supérieur à leur niveau de préoccupation. A noter que c’est le risque industriel qui préoccupe le plus, puisque près de 70 % des habitants le placent en première position loin devant le risque « barrage » puis TMD.

Les risques technologiques sont mieux connus des pontois que les risques naturels puisque 90 % des personnes interrogées affirment que la commune est soumise au risque toxique, 85 % au risque d’explosion, 74 % au risque TMD et barrage mais seulement 43 % au risque de séisme et 40 % au risque d’inondation (qui ne concerne cependant qu’une petite partie de la commune).

Les personnes qui pensent que les risques technologiques sont « élevés » ou « moyens » ont diminué de 10 % environ entre la première et la deuxième enquête. En revanche, pour les risques naturels elles ont augmenté de 14 %. La préoccupation concernant les risques technologiques reste stable, autour de 43 % pour les personnes « assez » ou « beaucoup » préoccupées, alors qu’elle est en augmentation pour les risques naturels (+ 8 %).

Le DICRIM est un document bien perçu par la population. 73 % des personnes interrogées l’ont reçu, près de 45 % d’entre elles l’ont lu attentivement et 85 % pensent que c’est un bon moyen d’information. Comme lors des enquêtes d’Allevard et de la Terrasse, la majorité des personnes interrogées affirment qu’être informées sur les risques les rassure (65 % en 2009 et 53 % en 2010) tandis qu’elles ne sont que 11 % en 2009 et 19 % en 2010 à prétendre que cela leur procure un sentiment d’inquiétude grandissante. Si recevoir de l’information est vecteur de tranquillité pour les pontois, il n’en reste pas moins qu’une majorité d’entre eux ont une attitude passive sur le sujet : ils sont en effet 45 % à désirer recevoir de l’information en 2009 et plus de 40 % en 2010, alors qu’ils ne sont que 20  % en 2009 à rechercher activement une information sur les risques, et 5 % en 2010.

 

Si le DICRIM n’a pas changé en profondeur la perception des habitants sur les risques majeurs qui les menacent, c’est probablement que leur rapport au risque se construit dans le temps, par la confrontation à une multitude de situations et de sources d’informations qui pourront être discutées, débattues, transmises, etc. (d’où probablement l’importance du bouche à oreille dans les moyens d’information cités par les personnes interrogées, comme sur la commune d’Allevard d’ailleurs). En cela un document diffusé à un instant T et comportant des informations forcément partielles et choisies est certes nécessaire mais pas suffisant.

 

Pensez-vous habiter une zone à risques ?

 

Evaluation de la soumission de la commune aux risques naturels et technologiques

 

Les risques naturels à Pont de Claix vous préoccupent-ils ?
Les risques technologiques à Pont de Claix vous préoccupent-ils 

 

Selon-vous, quels sont les risques naturels et/ou technologiques à Pont de Claix ? Où (Enquête 2009)

 

Quels sont les trois risques qui vous préoccupe le plus ?

 

Recherchez-vous activement une information sur les risques ?

Aimeriez-vous recevoir des informations sur les risques ?

 

Quelle réaction entraînent chez vous les documents qui parlent de risques ?

 

Connaissance du système d’appel en masse :

 

Connaissance des consignes de sécurité :

 

Avez-vous reçu dans votre boite aux lettres le document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) envoyé par la mairie au mois de février ?  

Si oui comment avez-vous abordé ce document ?
>

De manière générale diriez-vous que le DICRIM est plutôt :

Une sélection plus complète de graphiques est disponible ici (format PDF). Télécharger.

 

Vous pouvez aussi télécharger les rapports réalisés par deux étudiants de l’IUT STID (Traitement Statistique et Informatique des Données) en fin d’article.


Télécharger :

> Rapport de stage de Benoît Frebault sur la 1ère enquête
/PDF/actualite/articles/Enquete_1.pdf

> Rapport de stage de Cyprien Alexandre sur la 2ème enquête
/PDF/actualite/articles/Enquete_2.pdf



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