Initiatives locales & bonnes pratiques
Jeudi 14 avril 2011, mairie de Crolles. Il est 8h30 quand la simulation commence, avec l’envoi par la préfecture d’un courrier électronique dévoilant le scénario de l’exercice : un séisme de magnitude 6 dont l’épicentre est basé sur la commune des Adrets s’est fait ressentir à plusieurs dizaines de kilomètres à la ronde.
Dans les minutes qui suivent, de nouvelles informations arrivent, précisant les premiers dégâts matériels : les réseaux téléphonique et électrique sont coupés, de nombreux bâtiments sont fissurés et des répliques sont à craindre.
Très rapidement, les élus et agents communaux de Crolles sont appelés et se regroupent en mairie : le Plan Communal de Sauvegarde est activé. Les premières réflexions sont lancées, notamment quant à la solidité des bâtiments publics (au premier rang desquels les écoles), aux systèmes de transmission et d’alimentation électrique autonomes et aux lieux d’accueil potentiels des sinistrés.
Etant donnée l’ampleur du sinistre, il est décidé d’une part de mobiliser la Réserve Communale de Sécurité Civile pour aider aux nombreuses missions qui vont devoir être entreprises et, d’autre part, d’informer la population sur la conduite à tenir.
A 9h, un message est envoyé au maire via le dispositif départemental d’alerte GALA, informant que le Centre Opérationnel Départemental, cellule de crise dirigée par le préfet de l’Isère et habituellement situé à Grenoble dans les locaux de la préfecture, est délocalisé à Voiron.
Peu de temps après, on apprend que la mairie de Crolles est fortement endommagée. En quelques minutes, la décision est prise de délocaliser le Poste de Commandement Communal au gymnase Guy Bolès, un des trois seuls bâtiments pouvant être raccordés au groupe électrogène dont dispose la commune. Les missions sont réparties entre les cellules :
A 9h30, les équipes du PCS sont en place et opérationnelles sur leurs lieux de repli respectifs : les cellules Décision (Poste de Commandement Communal), Transmission / Communication et Intervention / Evaluation au gymnase Bolès, la Logistique au Centre Technique Municipal.
Dans un premier temps, le séisme entraîne la coupure des réseaux de téléphone et d’électricité sur plusieurs communes, dont Crolles ; ces réseaux seront rétablis aux alentours de 10h. Les secousses provoquent aussi l’effondrement de bâtiments, notamment un supermarché situé dans la zone industrielle, et endommagent un certain nombre d’infrastructures, parmi lesquelles la mairie, des établissements recevant du public, des habitations et, par endroits, le réseau routier.
Dans la matinée, un éboulement se produit sur le massif de la Chartreuse au niveau du Craponoz : sur une commune limitrophe, un bloc a atteint la route départementale, empêchant la circulation des véhicules.
Vers midi, le nombre de sans-abris sur la commune de Crolles s’élève à 400 personnes.
Deux heurs plus tard, il semble qu’une cuve de fuel domestique se soit déversée dans le réseau d’eaux pluviales.
Peu après 14h, une réplique se fait sentir : la secousse entraîne une nouvelle coupure du téléphone et de l’électricité, pour une durée de ¾ d’heures.
Vers 16h, on apprend en cellule de crise que plusieurs victimes ont été tirées des décombres, sans que le nombre exact ne soit précisé.
L’ampleur de l’événement et des dégâts simulés a poussé les élus et le personnel à réfléchir à des aspects de la gestion de crise dont certains n’avaient pas au préalable fait l’objet d’une réflexion aussi poussée.
Crolles s’est pourtant bien investie dans la mise en place de son PCS et n’a cessé de le faire évoluer en intégrant ses retours d’expériences sur des événements réels et des exercices. Une belle illustration qui montre que le PCS ne doit pas se limiter à son aspect documentaire et qu’il n’est pas un outil figé mais qu’il peut au contraire toujours être enrichi !
Les principales problématiques soulevées au PCC ce 14 avril, et pour lesquelles des éléments de réponse ont pu être apportés, concernaient les thèmes suivants :
Un bilan positif donc pour la commune, car même si certains aspects de l’organisation de crise doivent encore être améliorés, la situation a globalement été gérée dans le calme, et les acteurs du jeu (élus, personnel communal et habitants membres de la Réserve Communale de Sécurité Civile), ont fait preuve d’une implication et d’un intérêt certains pour l’exercice.
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