En préambule, nous tenons à remercier M. Nicolas Regny, chef du service interministériel de défense et de protection civile à la Préfecture de l’Isère (38) de l’aide précieuse qu’il nous a apportés dans la rédaction de cet article, ainsi que toutes les personnes qui nous ont fait part de leurs réactions à la suite de notre article du 29 juin.
Le Réseau National d'Alerte (RNA), constitué d'environ 4500 sirènes, a pour but d'alerter la population en cas de danger immédiat. Ce réseau, hérité de la seconde guerre mondiale, conçu au départ pour alerter les populations d'une menace aérienne, peut être utilisé pour faire face à la montée des risques technologiques ou naturels sans pour autant méconnaître les menaces militaires ou terroristes. Lors d'un accident majeur ou d'une grande catastrophe (nuage toxique, accident nucléaire...), les sirènes du RNA permettent de jour comme de nuit, d'attirer rapidement l'attention des populations pour qu'elles prennent les mesures de sauvegarde appropriées.
Il existe d’autres sirènes qui bien que ne relevant pas du régime du R.N.A., sont néanmoins soumises aux mêmes règles. Il s'agit de celles qui sont situées sur des sites industriels à risques (nucléaire ou établissements SEVESO) ayant fait l’objet d’un P.P.I. (plan particulier d’intervention) approuvé par arrêté préfectoral.
Pour un accident réel la sirène PPI est effectivement déclenchée. La loi prévoit un moyen d’alerte obligatoire pour l’exploitant mais rien n’empêche (au contraire !) au préfet et au maire de relayer l’alerte par d’autres moyens, notamment la sirène du RNA.
S’il existe une sirène RNA sur le même secteur (ce n’est pas le cas partout) elle peut donc aussi être mise à contribution pour relayer l’alerte. Pour le département de l’Isère, c’est notamment prévu dans le projet de PPI de Stépan Voreppe (38).
Le réseau national d’alerte est constitué d'environ 4 500 sirènes réparties sur le territoire national. Il est hérité de la Seconde Guerre Mondiale. Pour le département isérois, ces sirènes sont au nombre de 58. Vous pouvez télécharger (format pdf) la liste de ces 58 sirènes en bas de cette même page.
Ces sirènes qui appartiennent à l’État.
Le signal national d'alerte peut être diffusé par les équipements publics d'alerte et par les moyens de diffusion d'alerte propres aux installations soumises à Plan Particulier d’Intervention (PPI).
Le décret du 12 octobre 2005 relatif au code d’alerte national stipule que le signal national d’alerte est « déclenché sur décision du Premier ministre, des préfets de département et à Paris du préfet de police ou des maires qui informent sans délai le préfet du département. S'agissant des sirènes PPI, les mesures d'alerte peuvent être déclenchées par l'exploitant dans les conditions fixées par le préfet de département. »
Oui, le décret du 12 octobre 2005 relatif au code d’alerte national le stipule (voir question précédente).
D’un point de vue technique, le réseau du RNA est actuellement en pleine évolution, vers une double utilisation :
- soit par déclenchement à distance en mode réseau (par Etat via France télécom)
- soit en mode local (déclenchement manuel par la commune)
L’idée actuellement développée par le gouvernement, est que les maires puissent utiliser ce moyen d’alerte en cas de besoin (mis à disposition par l’Etat). En Isère notamment, le SIDPC demande à ce qu’il soit mentionné dans les plans communaux de sauvegarde et que soient précisés les moyens d’utilisation (voir PCS de Vizille).
La question est épineuse. Certes, d’après l’article 6 du décret du 12 octobre 2005, « les mesures d'alerte ont pour objet d'avertir la population de la nécessité de se mettre immédiatement à l'abri du danger et de se porter à l'écoute de l'un des programmes nationaux ou locaux de radio ou de télévision des sociétés nationales de programme Radio France, France 3 et Réseau France outre-mer et, le cas échéant, d'autres services de radio et de télévision ».
Mais les modalités pour se mettre à l’abri du danger sont différentes selon que l’alerte prévient d’un événement à cinétique lente ou d’un événement à cinétique rapide, du type crues torrentielles. Pour le maire, il convient sans nul doute de prendre cela en compte dans la réalisation de son Plan Communal de Sauvegarde et de ses documents d’information préventive : est-il réellement souhaitable de diffuser le même signal d’alerte à ses concitoyens, lorsque les consignes à appliquer peuvent différer ? Est-on sûr dans ce cas que le signal d’alerte sera bien compris ?
Pour tous, à l’entente du signal national d’alerte, l’écoute des radios ou télévisions semble de toute façon, le premier réflexe à adopter.
L’entretien des sirènes est effectué, en relation avec la préfecture (SIDPC), sous l’autorité des maires, par des agents municipaux, des entreprises privées, ou les services de France Télécom. En général, les mêmes personnels pourront réaliser les grosses réparations, après accord de la D.D.S.C. (direction de la défense et de la sécurité civiles).
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