Initiatives locales & bonnes pratiques
Ces dernières années, de nombreux retour d’expérience de catastrophes naturelles mais aussi d’accidents ou d’incidents technologiques ont mis en exergue les difficultés de préparation des collectivités et de leur maire à faire face à de telles situations de crise : insuffisance de moyens humains et financiers, absence d’anticipation des menaces existantes sur leur territoire, complexité d’appropriation des problématiques par les administrés, manque de formation et d’exercice opérationnel, connaissance insuffisante du dispositif d’organisation des secours et de sauvegarde. Pourtant, la loi du la loi n°2004–811 du 13 août 2004 de modernisation de la sécurité civile est venue réaffirmer le rôle primordial de l’échelon communal dans la gestion d’une situation de crise.
La gestion de ces situations de crise au niveau local est délicate car elle comporte une exigence d’anticipation et de coordination dépassant les frontières du fonctionnement habituel des services communaux, de leurs attributions et prérogatives respectives. Par le biais d’outils opérationnels d’aide à la décision comme le Plan Communal de Sauvegarde (PCS), il s’agit de réduire dans la mesure du possible les incertitudes et les actions improvisées et d’augmenter les capacités de réaction des acteurs locaux. La réflexion « PCS » nécessite l’engagement d’une véritable démarche de participation et de responsabilisation dans la collectivité à tous les niveaux, impliquant les élus, le personnel communal mais aussi les acteurs locaux jusqu’au citoyen. L’objectif est ici de promouvoir une véritable culture de la sécurité civile au niveau local. L’adhésion du maire au projet est capitale car elle est le symbole de la volonté politique mais encore de la légitimité des actions qui seront entreprises par les différents acteurs communaux.
Les collectivités locales vivent actuellement un moment charnière de la prévention et de la gestion des risques majeurs. Les dernières catastrophes naturelles survenues ont eu le mérite de renforcer la prise de conscience des limites d’une politique axée uniquement sur la réalisation d’ouvrages de protection ou sur une intervention d’urgence. Il s’avère nécessaire de repenser les stratégies locales de prévention des risques naturels et les plans d’actions associés devant privilégier une approche intégrant la résilience des territoires étudiés.
- Quelles leçons tirer des catastrophes passées ?
- Comment considérer les évènements extrêmes dans la gestion des risques naturels ?
- Comment optimiser et mesurer l’efficacité opérationnelle des outils réglementaires de gestion des risques majeurs?
- Comment mieux associer les riverains à la concertation et à la gouvernance sur les risques ?
- L’information préventive des populations est bien perçue ?
- Comment optimiser l’efficacité de l’alerte dans des bassins de risque à cinétique rapide ?
- Quels rôles peuvent jouer les réseaux sociaux en situation d’urgence ?
- ...
Les problématiques liées à la post-urgence et à la reconstruction des zones sinistrées ont également suggéré des échanges soutenus à travers des questions comme :
- Quels sont les dispositifs de post-urgence mis en œuvre par les collectivités ?
- Comment optimiser la solidarité et l’entraide-intercommunale ?
- Quelles coopérations peuvent se mettre en place entre les collectivités et les opérateurs privés ?
- Comment accompagner l’activité économique dans sa remise en route ?
- Comment gérer les déchets post-catastrophe ?
- …
Au cours de son intervention, l’IRMa a insisté sur la nécessité de se saisir des Médias Sociaux en Situation d’Urgence (MSGU). En effet, ces médias sociaux sont des modes de communication qui connaissent une expansion rapide et qui peuvent représenter une opportunité pour le domaine de la défense et de la sécurité civile en ce qui concerne la gestion des situations d'urgence et la communication de crise associée. Les médias sociaux doivent être utilisés de manière complémentaire avec les autres moyens de communication plus classiques et non isolément, comme un canal de communication privilégié à part.
Au cours de l’ouragan Sandy qui a frappé les Caraïbes et les États-Unis dans les derniers jours du mois d’octobre 2012, pas moins de 20 millions de tweets ont circulé pendant l’évènement. Twitter a permis à des milliers d’américains de diffuser des informations en temps réel, et ce excessivement rapidement. Ce moyen de communication est apparu très efficace pour la communication entre autorités, services d’urgence et population. Mais certaines limites ont été également pointées par les autorités qui ont dû réguler spécifiquement les rumeurs et la désinformation. Une étude que viennent de mener des chercheurs de l’IBM (Research Labs de Delhi - Inde) sur 7,8 millions des tweets les plus «populaires» postés lors des attentats du marathon de Boston de cette année conclut que 29% des messages contenaient des informations fausses, 50% des messages consistaient en des opinions et commentaires et seulement 20% contenaient des informations factuelles vérifiées.
L'utilisation des médias sociaux s’avère donc particulièrement intéressante lors de toute action d'urgence prévisible ou subie. En France, le gouvernement, les élus, les collectivités utilisent les réseaux sociaux en dehors des situations de crise, mais les MSGU n’ont pas encore été intégrés comme mode de communication et comme opportunité pour la sécurité en cas de crise. Il y a eu une prise de conscience, mais les bonnes pratiques restent isolées.
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