Initiatives locales & bonnes pratiques
Cette séance d’information qui s’est tenue dans l’hémicycle de la Métropole a rencontré un succès certain en réunissant près de 100 participants principalement des élus (70 %). 39 communes de la Métropole (66 %) avaient manifesté leur intention de participer à ce temps d’échange.
Comment prévenir et gérer les risques naturels ou technologiques sur leur commune et faire face à leurs responsabilités en ayant une vision globale en situation de crise (cf. le programme ci-dessous) ? C’est autour de cette question principale introduite en substance par Thierry PHILIP, vice-président de la Métropole de Lyon délégué notamment à la question des risques et Gérard GAVORY, préfet délégué à la défense et la sécurité que les échanges se sont structurés au cours de la session.
Après un cadrage des responsabilités entre le maire et le préfet en matière de secours et de sauvegarde et un éclairage sur la réponse opérationnelle des secours dans la nouvelle métropole lyonnaise (interventions de Stéphane BEROUD, directeur de la sécurité et de la protection civile – préfecture du Rhône et du Colonel Serge DELAIGUE, directeur départemental et métropolitain des services d’incendie et de secours du département du Rhône et de la métropole de Lyon), les retours d’expérience sur des évènements vécus présentés par les élus de GIVORS (Brigitte D'ANIELLO-ROSA, adjointe au maire en charge risques majeurs), de Neuville-sur-Saône (Marc RODRIGUEZ, maire-adjoint) et de Grésy-sur-Isère - Savoie (Philippe TROUTO, maire-adjoint) ont enfoncé le clou en synthèse sur la nécessité au niveau local de préparer la capacité de réaction des collectivités face aux situations de crise ; la posture d’anticipation étant de mise sur des évènements prévisibles comme les inondations.
C’est précisément pour réagir collectivement au niveau local dans les meilleurs délais que le plan communal de sauvegarde (PCS), présenté au cours de la session par l’IRMa (accéder à la présentation de l'IRMa ci-dessous et à la publication de la SMACL Assurances "PCS, garantir son caractère opérationnel" remis en séance), entre en jeu. Le PCS permet à la commune d'optimiser sa capacité de réaction face à un évènement de sécurité civile. Il organise la réponse de proximité en prenant en compte l’information, l’alerte et le soutien aux populations ainsi que la mise en œuvre des premières mesures d’urgence et l'appui aux services de secours jusqu’au retour à la normale. Le PCS est le maillon local de la sécurité civile qui permet aux élus de faire face à la crise. A l’heure où les PCS sont généralisés sur le territoire de la métropole de Lyon, Philippe TROUTOT a rappelé avec une vidéo à l'appui qu’il était essentiel (voir en image ci-dessous l'exercice PCS Gresy sur Isère du 17/06/2013 - © France 3 Alpes), également pour les petites communes, de s’entrainer régulièrement en associant progressivement la population et les acteurs économiques dans des exercices communaux de sécurité civile à l’initiative des maires. L’objectif à court terme est clair pour les élus des équipes municipales renouvelées depuis 2014 : s’approprier « la mécanique » des dispositifs communaux de gestion des situations de crise et tester leur caractère opérationnel.
Les dernières catastrophes naturelles survenues en France et notamment en Rhône-Alpes ont eu le mérite de renforcer la prise de conscience des limites d’une politique axée uniquement sur la réalisation d’ouvrages de protection ou sur une intervention d’urgence. Il s’avère nécessaire de (re)penser les stratégies locales de prévention des risques et les plans d’actions associés en privilégiant une approche intégrant la résilience des territoires étudiée à une échelle pertinente. Une telle approche n’est pas sans poser des problèmes dans les grandes agglomérations et métropoles. Plus pratiquement, Marc RODRIGUEZ et Brigitte D'ANIELLO-ROSA ont clairement posé le problème de la circulation dans la métropole de Lyon en cas d’inondation qui nécessite une réflexion coordonnées à l’échelle supra communale.
A travers les propos des représentants de l’Etat, des élus témoins et des échanges, plusieurs problématiques ont été soulevées au cours des débats (non exhaustif) :
- L’optimisation de l’efficacité de la mise en vigilance et de l’alerte dans des bassins de risque à cinétique rapide pointée par Brigitte D'ANIELLO-ROSA (cas du GIER sur GIVORS)
- L'interface opérationnelle secours et sauvegarde : une nécessité absolue
- L’information préventive des populations de la responsabilité des maires qui doit être pérenne
- Le nouveau cadre d’action pour la gestion territoriale du risque d’inondation, responsabilité désormais portée par les intercommunalités à travers la « GEMAPI » (gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations – Loi n°2014-58 de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles) sur lequel Nicolas GUERIN (Chef de service adjoint-Service prévention des risques - DREAL Rhône-Alpes) a apporté un éclairage (cf. ci-dessous le n°1 de la e-lettre Rhône-Méditerranée consacré à GEMAPI)
- La coopération et la coordination à travers la solidarité et l’entraide-intercommunale notamment avec le soutien de la Métropole de Lyon
Sur ce point à travers l’exemple des dernières crues du GIER sur GIVORS de novembre 2014, Armêla BRAUN des services de la Métropole a évoqué la façon dont cette dernière intervient dans le champ de ses compétences en s’appuyant sur leur outil interne GESICA
- Le rôle des Médias sociaux en Situation d’Urgence (MSGU) pointé par Marc RODRIGUEZ dans son intervention
Il est légitime de s’interroger sur la valeur ajoutée et le rôle que peuvent jouer les #MSGU pour les acteurs du secours, de la sauvegarde mais également dans une perspective d’implication civile et citoyenne. Les médias et les réseaux sociaux sont des modes de communication qui connaissent une expansion rapide et qui peuvent représenter une opportunité pour le domaine de la défense et de la sécurité civile en ce qui concerne la gestion des situations d'urgence et notamment la communication de crise associée au niveau local. L’ensemble des spécialistes de la communication de crise s’accorde à préciser que les médias sociaux doivent être utilisés par les acteurs du secours et de la sauvegarde de manière complémentaire avec les autres moyens de communication plus classiques et non isolément, comme un canal de communication privilégié à part, encourageant les institutions à être proactives et organisées sur ces réseaux pour éviter la propagation de rumeurs.
- Le soutien des activités économiques dans la préparation à une situation de crise en zone à risque pointé par Brigitte D'ANIELLO-ROSA et Arthur ROCHE, maire de GENAY
A l’instar des Plans Particuliers de Mise en Sûreté (PPMS) qui doivent être mis en place dans les établissements scolaires pour faire face à l’accident majeur, l’IRMa a signalé que les responsables et décideurs locaux ont tout intérêt à promouvoir et généraliser le Plan d’Organisation de Mise en Sûreté (POMSE) dans les entreprises et les établissements recevant du public.
- La communication entre les acteurs impliqués dans les mesures de sauvegarde : un enjeu essentiel dans la gestion de crise pointé par Jacques-Olivier PANIER Directeur du patrimoine et de la protection de SAINT FONS
Le directeur a fait part du retour d’expérience de la ville au sujet de l’incident du 29 janvier 2015 sur le site industriel KEM ONE implanté sur SAINT FONS. Une fuite d’un mélange chlore/acide chlorhydrique s’était produite. L’unité en question s’était immédiatement mise en sécurité de manière automatique. Les équipes internes de sécurité de l’établissement étaient rapidement intervenues à travers le Plan d’Opération Interne (POI). A titre préventif, le personnel de la mairie, les écoles de la commune et les entreprises voisines (Bluestar Silicone et VOS Logistic) avaient été confinés. Cet évènement qui s’est avéré sans aucune conséquence sanitaire a fait une nouvelle fois apparaitre la nécessité de mobiliser au plus tôt tous les acteurs publics concernés, d’introduire explicitement une fonction d’anticipation dans la gestion de la situation en mode quasi réflexe, et d’y associer les communes et les structures intercommunales. Sur ces aspects, l’IRMa a rappelé qu’un rapport de l’administration de mai 2013 (accéder au rapport ci-dessous) relatif à l’organisation de l’alerte, de l’information et de la gestion de crise en cas d’accident industriel faisait des propositions d’amélioration dans ce sens.
Télécharger :
Ou inscrivez vous
x Annuler