Initiatives locales & bonnes pratiques | Risque industriel
C’était une promesse de l’équipe municipale élue en 2020 et elle est tenue. Constituée de citoyens bénévoles et volontaires, la réserve communale de sécurité civile de Grand-Quevilly (76) s’est mise en place depuis quelques mois. Elle a vocation à intervenir pour le soutien et l’assistance de la population dans le cadre de situations de crise (accident technologique, épisodes caniculaires, inondations…).
La Ville est claire : la réserve « ne se substitue ni ne concurrence les services publics de secours et d’urgence ». Les objectifs de cette initiative, en plus d’épauler les agents municipaux, sont nombreux, « à commencer par la sensibilisation des habitants aux risques industriels », explique Adeline Bozec, chargée de sécurité civile à la Ville. Un dessein qui sonne comme une évidence après l’incendie de l'usine Lubrizol en septembre 2019. Compte tenu de l’importance de ces thématiques, le Maire, Nicolas Rouly, a désigné un adjoint, Karim Ternati, en qualité d’élu en charge des risques industriels, de la sécurité civile et des bâtiments.
En cours d’élaboration, le programme de formation des volontaires souhaitant devenir réservistes sera composé de différents modules, dont certains seront obligatoires, comme celui relatif à l’organisation globale de la gestion de crise. Chaque réserviste se verra présenter les risques auxquels est soumise la commune. Il sera aussi possible de suivre la formation Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1) ou encore une qui concerne la protection des données personnelles, très utile lors de missions de campagnes d'appels téléphoniques.
Le champ d’action des réservistes est assez large. Il peut s’agir d’appui au recensement des personnes vulnérables, d’assistance matérielle aux personnes sinistrées, du suivi des personnes vulnérables en période de canicule ou d’épidémie, de sensibilisation de la population aux dispositifs d’alerte et d’information, de préparation de la population aux comportements à adopter face aux risques, ou encore d’aide aux sinistrés dans leurs démarches administratives.
Créée par délibération du conseil municipal du 23 septembre 2020 et régie par les articles L. 724-1 et suivants du code de la sécurité intérieure, la réserve communale solidaire de Grand-Quevilly a commencé à trouver des recrues en novembre de cette même année. En février 2021, les premiers volontaires bénévoles ont officiellement signé leurs contrats. Une griffe en bas de page qui n’était que le début d’une volonté prise par l’équipe municipale ; en avril, on compte désormais une centaine de réservistes !
Récemment, pour leur première mission, certains bénévoles ont téléphoné à des seniors de plus de 75 ans de la ville afin de prendre de leurs nouvelles et leur apporter des informations relatives à la crise sanitaire. D’ailleurs, notons que Grand Quevilly a préféré la dénomination « réserve communale solidaire », au lieu de « réserve communale de sécurité civile ». L’appellation quevillaise n’est évidemment pas anodine : en période post accident industriel (ici Lubrizol), et en pleine crise sanitaire, elle permet d’insister sur l’implication du bénévole dans un projet collectif et citoyen, qui œuvre dans l’intérêt commun et général.
Si les réservistes sont déjà plus nombreux à ce jour que l’objectif fixé, pas question pour la Ville de s’arrêter en si bon chemin. En effet, malgré une confiance mutuelle entre les réservistes et la Ville, il peut arriver qu’un bénévole, pour diverses raisons, mette un terme à son engagement, ou qu’un citoyen intéressé par l’initiative n’aille pas au bout de la procédure d’inscription. Il est donc nécessaire de toujours garder une marge de manœuvre. C’est aussi pourquoi Grand Quevilly a depuis peu recruté un animateur de sécurité civile qui est, entre autres, chargé de la gestion de la réserve communale solidaire et des relations avec les volontaires. Il est aussi amené à fournir un travail transversal avec les différents services municipaux, avec des associations et avec certains établissements comme le centre communal d'action sociale (CCAS).
A ne pas négliger non plus : la communication autour de cette récente réserve communale. Grand Quevilly dispose de plusieurs supports afin de parler de cette initiative aux habitants. Sur le numérique, la Ville a présenté, au travers d’une publication sur Facebook, les objectifs de la réserve et a invité les administrés à se porter volontaires.
En octobre 2020, environ un mois après la création du dispositif, la page « Grand Quevilly » publie : « Rejoignez la réserve communale solidaire ! Grand Quevilly met en place une réserve de citoyens bénévoles et volontaires, ouverte à toute personne de plus de 18 ans, pour soutenir et assister la population en cas de crise (accident industriel, canicule, crise sanitaire…). Vous souhaitez vous engager dans la réserve communale solidaire ou en savoir plus ? Des informations supplémentaires et un formulaire d'inscription en ligne sont disponibles ici : bit.ly/reserveGQ »
Cette seule publication touche 30 000 personnes, est partagée des dizaines de fois et suscite plusieurs commentaires, dont certains écrits par des habitants qui indiquent s’être inscrits. La page Facebook relaie régulièrement les actions de la réserve. En plus de cela, toujours sur Facebook, est créé, en novembre 2020, un groupe administré par la page « Grand Quevilly » et dédié uniquement à la réserve. Nommé « Réserve communale solidaire - Grand Quevilly », il compte, en avril 2021, 56 membres. Ce support, s’approchant d’un levier de communication interne, permet de tenir au courant les réservistes de l’actualité de la réserve. Il existe aussi un groupe de discussion sur la messagerie instantanée WhatsApp, qui recense 63 participants. En attendant de pouvoir se rencontrer en chair et en os, crise sanitaire et distanciation sociale obligent, ce support permet aux bénévoles d’interagir les uns avec les autres, notamment lorsqu’ils effectuent des missions.
Le site internet de la Mairie permet également de trouver des informations et un formulaire d’inscription. Enfin, hors numérique, le service communication garde en tête de faire de l’affichage à plus grande échelle.
La communication web permet de toucher une cible assez large. Comme l’indique la chargée de sécurité civile, Adeline Bozec, un des objectifs singuliers de la réserve réside dans la mobilisation de personnes aux profils variés. « Les bénévoles que nous rassemblons pour l’instant sont tous très différents et on veut rester dans cette idée. » Les citoyens de 40 à 49 ans sont les plus nombreux, mais on retrouve, dans les effectifs, deux personnes de 20 à 29 ans. Les aînés ont, eux, entre 70 et 77 ans, et sont une dizaine.
Les modalités d’inscription sont les suivantes : toute personne de plus de 18 ans peut s’engager dans la réserve, sans condition d’aptitude physique. Le réserviste signe un acte d’engagement d’un an, renouvelable jusqu’ à cinq ans. Cet acte procure une protection juridique.
Bien que l’initiative parte sur une bonne lancée, la Ville n’a qu’une hâte : l’amélioration de la situation sanitaire afin d’assurer la montée en puissance de cette réserve communale qui a, on le devine, de beaux jours devant elle.
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