Ce programme de recherche appliquée, financé notamment par l’ANR (Agence nationale de la Recherche) avec le soutien de la structure fédérative RNVO (Risques Naturels et Vulnérabilité des Ouvrages) et le Pôle Grenoblois de recherche sur les risques naturels, s’est déroulé sur 3 ans dans le cadre d’un partenariat entre CNRS-UJF-INPG-L3SR, Cemagref-ETNA, UniversitéSavoie-LOCIE, Cete-Lyon, SLFDavos (Suisse), Tonnello-IC, Freyssinnet et GivryArchitecte.
Son originalité consiste à aborder, à partir de mesures de terrain et de modèles en laboratoire, la problématique de l’interaction entre un écoulement avalancheux et un obstacle (galerie paravalanche, construction). Divers volets ont pu ainsi être étudiés :
Un manuel sur les ouvrages destiné aux services opérationnels et aux maîtres d’ouvrage reprenant notamment les résultats de ces recherches est en voie de finalisation et devrait être prochainement disponible.
Il est par ailleurs ressorti des débats la nécessité que soient parallèlement précisées par l’Etat les règles à appliquer en matière de :
L’après-midi est consacré à la visite expérimentale du site du Lautaret installé dans les années 1970 par le Cemagref pour tester alors divers procédés de déclenchement artificiel des avalanches puis aménagé pour mieux appréhender la dynamique de celles-ci et plus récemment leur impact sur des ouvrages.
Aujourd’hui, 3 couloirs peuvent être déclenchés artificiellement (gazex, avalhex ou explosif selon le cas) sur les faces E et NE de la montagne de Chaillol, les points fixes de mesures se trouvant à l’amont immédiat de la route du Galibier à proximité d’un local spécialement protégé et destiné à l’accueil des opérateurs et de la centrale d’acquisition des données. Un couloir est équipé d’un tripode muni de capteurs à diverses hauteurs permettant la mesure de la vitesse et de la pression au sein de l’avalanche, un autre d’une poutre équipée d’une plaque de 1m2 avec des capteurs mesurant notamment déformation et accélération (permettant par une analyse inverse de connaître la pression d’impact). ; par ailleurs, est réalisée depuis l’aval la prise de photographies permettant d’apprécier la dynamique de l’avalanche (vitesse grâce à des repères fixes matérialisés sur le site, reprise de neige, développement dans l’espace, etc.).
La réalisation de telles mesures impliquent évidemment des contraintes fortes en matière de sécurité (PIDA avec arrêt de la circulation sur la route du col du Lautaret, contrôle des skieurs de randonnée, mise en place de vigies pour la sécurité des opérateurs lors dû réglage et de la vérification des points de mesure, etc.).
Les conditions météorologiques favorables à des déclenchements significatifs (hors week-end, compte tenu de l’impossibilité de fermer alors la route du col) sont de fait limités, ce qui explique le faible nombre de tirs annuels exploitables (de l’unité à quelques unités, les bonnes années !).
Lors de la séance de conclusion, il est ressorti tout l’intérêt de poursuivre ces travaux basés sur des données expérimentales certes concordantes mais encore trop limitées (compte tenu du faible nombre de mesures possibles annuellement sur un site et aussi de la diversité tant du matériau neige et donc des avalanches que de la réponse des obstacles en fonction de leur propre structure). Ce point de vue est partagé par les collègues suisses du SLF-Davos qui souhaitent étendre activement leur collaboration sur ce thème ; par ailleurs, les programmes INTERREG en cours devraient permettre l’équipement de sites d’études complémentaires (Taconnaz en France ; des perspectives, semble-t-il, également en Italie).
La réussite d’un tel projet à caractère fortement multidisciplinaire suppose – comme l’a montré OPALE – la présence à la fois d’un référent animateur, responsable du bon déroulement du projet, et d’une communauté de chercheurs ayant la volonté de partager et de travailler ensemble. Sur ce modèle, une nouvelle équipe est à monter pour définir le contenu d’un projet nouveau et complémentaire sur ce thème mal connu des interactions entre phénomènes et ouvrages pour répondre aux besoins clairement exprimés par les maîtres d’ouvrages, services opérationnels et constructeurs.
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