Politiques publiques | Crue / Inondation
Il ne peut pas exister de bonne prévention ou de bonne organisation sans bien connaitre la menace. Pour chaque camping, il faut, au moins :
1 - Surveiller les pluies ou les débits ?
Exemple de la crue de l’Ample à Reynes (66), le 10/10/1987
La superficie du bassin versant est ici de 49 km². Le débit est passé d’un niveau faible (environ 20 m3/s) à un pic très fort (plus de 120 m3/s) en, seulement, 45 minutes.
Dans de telles configurations, une surveillance des débits ou des niveaux d’eau n’est pas adaptée ou est nettement insuffisante. Il faut surveiller les pluies.
Usuellement, sur les fleuves et rivières, ce sont les hauteurs d’eau (ou les débits) qui servent à anticiper sur les risques de crue. Mais, pour les petits bassins versants (moins de 100 voire 200 km²), ces informations peuvent être notoirement insuffisantes et des informations ou mesures précises sur les pluies deviennent indispensables. Toutes les technologies possibles pour la mesure des pluies (et notamment les radars météorologiques) doivent être connues et utilisées lorsque nécessaire.
2 - Évacuer ou mettre en sécurité ? Partir à pied ou avec les véhicules ?
Procéder à des évacuations complètes avec les véhicules nécessite des délais importants (plusieurs heures). Si cela peut être réaliste pour des fleuves ou de grandes rivières, ça ne l’est plus pour des bassins versants plus petits (délais trop réduits entre le début des pluies et d’éventuels débordements). La seule solution réaliste reste alors des mises en sécurité vers des points hauts proches, à pied.
3 - Combien de personnes dans le service de sécurité du camping ?
Les deux paramètres principaux sont la taille du camping et la brutalité des crues. Sur les sites les plus contraints, l’objectif sera souvent de pouvoir mettre en sécurité tous les campeurs en moins de 45 ou 60 minutes et le nombre de personnes composant le service de sécurité doit être adapté en conséquence.
4 - Un élément clef : le CPS (cahier des prescriptions de sécurité)
Il est obligatoire. Il doit aussi être adapté, pertinent et complètement opérationnel.
De gros efforts de rédaction et de clarté doivent être faits pour que chaque CPS soit un document actant précisément les contraintes et les choix en donnant à chaque opérateur mobilisé pour la mise en sécurité des campeurs un plan d’action précis et rigoureux.
CAMPINGS ET INONDATION DANS L'ARC MÉDITERRANÉEN
Une étude sur les campings et les risques d’inondation dans l’arc méditerranéen a été réalisée en 2018 et 2019 conjointement par la mission interrégionale « Inondation Arc Méditerranéen » (MIIAM) de la DREAL de zone de défense et de sécurité sud (Provence - Alpes - Côte d’Azur), le Cerema, le Cyprès, l’ONF-RTM et le Syndicat Mixte de l’Argens (SMA).Ces documents sont téléchargeables sur : http://www.paca.developpement-durable.gouv.fr/recueil-de-bonnes-pratiques-campings-et-inondation-r2342.html
[1] Dans ce domaine, d’importantes connaissances récentes sont à intégrer : Quefféléan Y., Unanoa S. (2015) – « Évaluation du temps de montée des crues torrentielles rapides » – ONF/DFRN/DRN – Pôle RTM – MEDDE –DGPR/SRNH/BRNT – Décembre 2015 – 200 pages - Rapport accessible sur le site : https://www.researchgate.net
[2] Voir aussi, en complément, le schéma « Echelle temporelle d’utilisation des dispositifs » IN « Guide pratique d’élaboration du volet inondation du plan communal de sauvegarde », Pascal Belin (Cerema), Ghislaine Verrhiest-Leblanc (MIIAM Dreal PACA), Philippe Blanc (DGSCGC), Mathias Lavolé (IRMa), p. 66, 2019 : http://www.irma-grenoble.com/PDF/actualite/articles/guide-inondation-bd-planche-Web.pdf
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