Dans le cadre du
Colloque « ISERE 1859-2009 » - 150ème anniversaire de la crue de référence de l’Isère (5 novembre 2009), intervention de Charles OBLED, Gérémy PANTHOU (INPG-LTHE), Frédéric GOTTARDI et Rémy GARCON (EDF-DTG) intitulée : « Reconstitution d’un scénario de précipitations et de températures pour la période 1er octobre - 5 novembre 1859 à partir des situations analogues, des données stations et des informations « proxy » sur la réponse des torrents » (consultez
l’acte et
le diaporama de la présentation).
L’objectif du travail était de reconstituer un scénario de précipitations et de températures, jour par jour, pour la période du 5 octobre au 1er novembre 1859, de manière à comprendre les phénomènes météorologiques survenus, leur chronologie et leur fréquence de retour. Plusieurs calculs et modèles ont été réalisés jusqu’à trouver la situation la plus susceptible d’avoir généré la crue de 1859 (dont on a une assez bonne connaissance).
Les données de précipitations ont été reconstituées à partir de mesures de stations situées en dehors des bassins versants considérés. Les parts de précipitations liquides et neigeuses ont ensuite été estimées à partir d’une reconstitution des isothermes 0°C.
Les résultats obtenus permettent de distinguer 3 phases :
- du 1er au 19 octobre, des pluies jusqu’à 3 000 m d’altitude auraient entraîné un important ruissellement et donc l’humectation des versants ;
- du 20 au 30 octobre, la chute de l’isotherme 0°C vers 1 500 m et un renforcement des précipitation auraient permis la mise en place d’un épais manteau neigeux en altitude tandis que les bas de versants auraient poursuivi leur humectation ;
- les 31 octobre et 1er novembre, une forte et rapide augmentation des températures aurait fait remonter l’isotherme 0°C à 3 000 mètres : les pluies se seraient ainsi ajoutées au stock d’eau subitement libéré par la fonte des neiges, expliquant l’importance de la lame d’eau.
De tels événements ne présentent pas des périodes de retour particulièrement élevées : c’est l’enchaînement des situations qui est exceptionnel et permet d’expliquer l’ampleur de la crue.
Voir aussi :
- l’intervention de S. Jourdain, A. Clavel et A. Auffray :
« Reconstitution du contexte météorologique d’octobre et novembre 1859 »
- l’intervention de A. Bendaoud, E. Sauquet et Ch. Obled :
« Reconstitution du risque nivo-pluviométrique pour le mois d’octobre 1859 »
- l’intervention d’A. Gautheron, E. Balmand et A. Valery :
« Modélisation hydrologique de la crue de l’Isère de 1859 »