Mémoire & retour d’expérience | Crue / Inondation
Concernant la gestion de la crise, le problème de l’information et de la communication entre les différentes communes situées en amont et en aval des bassins versants a été posé. Les communes situées en aval (Domène, Villard-Bonnot, Allevard notamment) ont en effet indiqué qu’il aurait été plus efficace pour elles d'être prévenues plus tôt par les communes situées en amont de la situation inhabituelle (il pleuvait sans discontinuer depuis trois jours sur les hauteurs de Belledonne alors qu’il ne se passait quasiment rien en plaine) ce qui leur aurait permis de se mettre en situation de pré-alerte plus tôt. Les communes situées en amont (Sainte Agnès, La Ferrière, Pinsot notamment) ont indiqué que cette communication n’était pas forcément évidente pour des raisons techniques (les téléphones portables ne passent pas bien dans ces secteurs) et humaines (elles n’ont a leur disposition que très peu d’employés communaux) alors qu’elles devaient faire face elles-mêmes à leurs difficultés et à la mise en sécurité de leurs habitants. Face aux risques qui menacent la vallée, le maire de Sainte Agnès a indiqué qu’il était urgent de mettre en place un réseau de pluviomètres sur le massif pour connaître précisément le phénomène pluvieux et obtenir des données exploitables.
Concernant le chiffrage des dégâts, leur coût total, hors interventions sur le logement (remise en état des bâtiments) et hors indemnisations versées par les assurances aux particuliers, est estimé par les services de l’Etat et les communes à 20,3 millions d’euros répartis comme suit :
- voiries départementales et communales : 5,6 millions d’euros
- réseaux humides (eau potable, assainissement) : 1,6 million d’euros
- réseaux secs : 340 000 euros - enlèvement des embâcles : 1 million d’euros
- interventions sur les ruisseaux (engravement, réfection de digues, les recanaliser…) : 1,8 millions d’euros
- remise en état des ruisseaux (évacuation des transports solides, travaux de protection…) : 10 millions d’euros
Le Conseil Général de l’Isère avait annoncé qu’il financerait les travaux à hauteur de 50 %. Des demandes sont en cours par la Préfecture de l’Isère auprès du Ministère de l’Intérieur au titre des « calamités publiques » (la décision fera l’objet d’un arbitrage interministériel) et auprès du Ministère de l’Ecologie au titre du Fond Barnier pour que l’Etat prenne en charge le reste du financement des travaux. Elus et services de l’Etat travaillent actuellement à la mise en place d’un schéma de réhabilitation et de sécurisation des cours d’eau dont les modalités de financement et de réalisation restent en partie à définir. Pour permettre de travailler à l’échelle des bassins versants entier et d’avoir une vue d’ensemble sur les problèmes rencontrés (même si ce schéma s’intéressera principalement au haut des bassins versants), il ne devrait y avoir que deux maîtres d’ouvrages sur le massif : la communauté de communes du balcon de Belledonne et le SIDAPA. La question de l’intégration des communes qui ne font pas partie de ces deux structures intercommunales (celles situées en plaine, notamment Domène et Villard Bonnot) dans le dispositif est en cours de discussion. La consultation pour permettre de trouver le maître d’œuvre de ce schéma de réhabilitation devrait être lancé prochainement, le tant que le plan de financement se mette en place.
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