"Les chercheurs ont réussi à dater ces prélèvements et donc avoir une photographie de l'environnement avant et après Lubrizol. Leur conclusion est claire : oui, il y a eu contamination de l'environnement, mais pas de pollution au-dessus des seuils autorisés. (...) Aucune pollution n'a été mis en évidence à l'heure actuelle. Pollution, il faut entendre une concentration qui dépasse un seuil fixé par le législateur. Donc aucune molécule n'a dépassé ce seuil", explique Matthieu Fournier, enseignant chercheur à l'université de Rouen et directeur du département géosciences et environnement. (...) Ces traces, pour certaines de ces molécules, on les retrouve encore à l'heure actuelle. Mais que ces traces-là, d'un point de vue sanitaire à l'heure actuelle, sur les résultats qu'on a et avec les concentrations qu'on observe, il n'y a pas de risque sanitaire associé à la présence de ces éléments. (...) Delphine Grancher est géographe, ingénieur de recherche au CNRS. Dans le cadre du projet COP HERL, elle a comparé les réactions des populations lors de l'incendie de Lubrizol et lors de l'incendie de Bolloré Logistics à Grand Couronne en janvier dernier. "On a suivi cet événement là qui était beaucoup moins impressionnant que l'incendie de Lubrizol de 2019. Mais en fait, on s'est aperçu que les gens ont remis en place ce qu'ils avaient mis en place en 2019, c'est à dire une chaîne d'information alternative, en passant par les réseaux sociaux, en passant par les pages Facebook, en envoyant des SMS. S'il n'y a pas d'information officielle, il y a vite des rumeurs qui les qui se lancent", explique Delphine Grancher, géographe, ingénieur de recherche au CNRS. Quatre ans après, les causes de l'incendie ne sont pas connues. Associations de riverains et syndicats appellent à un rassemblement ce mardi soir à 18h au Palais de Justice de Rouen."
"La préfecture de Seine-Maritime a rendu public le rapport mercredi 5 juillet 2023. Ledit rapport s’appuie sur des mesures réalisées « dans les différents compartiments environnementaux potentiellement impactés », à savoir « les captages et réservoirs d’eau potable, les eaux superficielles, l’air ambiant et les retombées atmosphériques ». « Des mesures ont également été faites dans les débris et imbrûlés ramassés autour du site et dans les eaux d’extinction de l’incendie pompées sur le site. » Dans les grandes lignes, la cellule conclut à « l’absence d’impact sanitaire direct lié à l’incendie ». Si aucun impact sur la santé des populations n’est relevé, des pollutions constatées doivent être traitées. Parmi elles, celles des eaux souterraines. Les piézomètres mis en place en périphérie du bâtiment incendié ont permis de relever des « dépassements de la valeur de référence » pour l’arsenic, le fer et le nickel notamment, ainsi que des concentrations de lithium. Enfin, l’enquête sur les origines de l’incendie est toujours en cours. Toutefois, la levée récente des scellés judiciaires « va permettre de débuter les travaux de déblaiement des résidus brûlés, de diagnostiquer l’état des sols et identifier d’éventuelles mesures de gestion des sols au droit du site ».
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