"« Tous les engagements de l’Etat ont-ils été tenus ? Je ne dis pas que rien n’a été fait, mais le compte n’y est pas », critique le maire de Rouen et président de la Métropole Rouen-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol. Il avait milité pour la création d’une autorité de sûreté indépendante intervenant en amont dans les entreprises, sur le modèle du nucléaire. Finalement, c’est un bureau d’enquêtes accidents, placé sous la tutelle du ministère de la transition écologique, qui a vu le jour, à l’image de celui de l’aviation, qui dépend des transports. Début septembre, l’édile socialiste a lancé « un cri d’alerte » ciblant la faible augmentation du nombre des inspections, élément central du système de prévention : « La France compte environ 1 600 inspecteurs. Depuis 2019, une cinquantaine ont été embauchés, soit 3 %. Vous ne pouvez pas doubler les inspections, c’est impossible et ce n’est pas ce qu’il se passe. » Le Syndicat national des ingénieurs de l’industrie et des mines, corps de métier qui représente une large part de l’effectif des contrôleurs, tient le même discours : « Il y a un manque d’adéquation missions/moyens. Chaque inspecteur a plus d’inspections à réaliser, elles sont donc moins poussées. » En cas d’accident, les industriels ont désormais l’obligation de mettre rapidement à la disposition des autorités un état des lieux exhaustif des produits stockés et leur nature. Le but est de prévenir les lenteurs observées notamment dans l’intervention des pompiers rouennais au moment du sinistre de 2019. Selon la préfecture, les exploitants jouent le jeu, même si le niveau d’application reste inégal."
Quatre ans après l'incendie de Lubrizol à Rouen, les inspecteurs des installations classées en surrégime : latribune
"Les chercheurs ont réussi à dater ces prélèvements et donc avoir une photographie de l'environnement avant et après Lubrizol. Leur conclusion est claire : oui, il y a eu contamination de l'environnement, mais pas de pollution au-dessus des seuils autorisés. (...) Aucune pollution n'a été mis en évidence à l'heure actuelle. Pollution, il faut entendre une concentration qui dépasse un seuil fixé par le législateur. Donc aucune molécule n'a dépassé ce seuil", explique Matthieu Fournier, enseignant chercheur à l'université de Rouen et directeur du département géosciences et environnement. (...) Ces traces, pour certaines de ces molécules, on les retrouve encore à l'heure actuelle. Mais que ces traces-là, d'un point de vue sanitaire à l'heure actuelle, sur les résultats qu'on a et avec les concentrations qu'on observe, il n'y a pas de risque sanitaire associé à la présence de ces éléments. (...) Delphine Grancher est géographe, ingénieur de recherche au CNRS. Dans le cadre du projet COP HERL, elle a comparé les réactions des populations lors de l'incendie de Lubrizol et lors de l'incendie de Bolloré Logistics à Grand Couronne en janvier dernier. "On a suivi cet événement là qui était beaucoup moins impressionnant que l'incendie de Lubrizol de 2019. Mais en fait, on s'est aperçu que les gens ont remis en place ce qu'ils avaient mis en place en 2019, c'est à dire une chaîne d'information alternative, en passant par les réseaux sociaux, en passant par les pages Facebook, en envoyant des SMS. S'il n'y a pas d'information officielle, il y a vite des rumeurs qui les qui se lancent", explique Delphine Grancher, géographe, ingénieur de recherche au CNRS. Quatre ans après, les causes de l'incendie ne sont pas connues. Associations de riverains et syndicats appellent à un rassemblement ce mardi soir à 18h au Palais de Justice de Rouen."
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